Algérie

Des milliers d'usagers laissés sur le bord de la route



Des milliers d'usagers laissés sur le bord de la route
Des milliers d'usagers des transports en commun de la ville de Béjaïa ont fait les frais, jeudi, de la grève des transporteurs privés, montés au créneau pour imposer une augmentation du prix du ticket de transport, a constaté un journaliste de l'APS. Ni les épreuves du baccalauréat, ni la chaleur caniculaire, qui s'est abattue sur la ville, n'ont eu raison de leur exigence à relever le prix du billet de 10 à 15 dinars. Entamée avec plus ou moins de réussite, depuis dimanche dernier, coïncidant avec le début de l'examen du baccalauréat, la contestation a pris une autre tournure, jeudi matin, avec le retrait de la circulation de la quasi-totalité des bus, plongeant dans la colère et le désarroi des milliers de personnes. Beaucoup ont eu à recourir à moult autres moyens pour rejoindre leurs destinations. Nora, téléphone vissé à l'oreille, a essayé une dizaine d'appels pour trouver un(e) collègue en mesure de venir la chercher au quartier de Sidi-Ahmed, littéralement «déconnecté», depuis près d'une heure du réseau urbain. Seuls deux bus de l'entreprise de transport urbain de Béjaïa (Etub), une entité publique, ont fait leur apparition mais qui ne pouvaient, à eux seuls, embarquer, tous les candidats au voyage, s'est-t-elle désolée, visiblement furieuse. La tête sous un cône de journal, pour se protéger du soleil, déjà insupportable, Rachid est dans le même esprit. «Je vais éclater», fulmine-t-il. Et pour cause. Il a peur de louper un rendez-vous important dans la ville voisine d'El-Kseur, vue la fréquence des bus qui pointent à l'arrêt. Même les taxis, arrivés en renfort, n'arrivaient pas à juguler la demande. D'autant que l'occasion leur a donné l'opportunité de «se sucrer sur la détresse des gens». «100 dinars par place d'Ighil Ouazzoug à El Khemis», se lamente, Abdelmalek Cherrid, artiste peintre de son état, qui a accepté de se faire «rançonner», car, obligé d'être présent à une exposition de peinture, organisée au théâtre Abdelmalek-Bouguermouh. «C'est un coup de force intolérable», commente Mohamed Bedjou, président de l'association des habitants de «la cité Douanière», qui estime que «l'augmentation des prix ne se justifie pas vu l'état des bus et des prestations offertes», soulignant que «l'argument de la baisse des rentrées ne tient pas la route. La crise touche tout le monde et surtout les plus défavorisés». Depuis dimanche dernier, de multiples incidents se sont produits. Des groupes de jeunes, en procédant à l'obstruction de certaines voies, en guise d'opposition à l'augmentation annoncée, se sont confrontés aux conducteurs des bus. Dans une interview accordée à la Radio locale, le directeur des transports de la wilaya a estimé que «cette augmentation est illégale». Les transporteurs, pour leur part, justifient, cette augmentation par l'importance des charges auxquelles ils sont confrontés.
APS




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