Algérie

Des milliers d'opposants et de pro-Poutine manifestent à Moscou



Quelque 140 000 partisans du Premier ministre Poutine et 36 000 opposants ont manifesté par une température de -17°C, selon la police.   Vladimir Ryjkov, l’un des organisateurs de la marche de l’opposition, a pour sa part affirmé qu’«au moins 120 000 personnes» ont participé à la manifestation anti-Poutine. Les chiffres de l’opposition et ceux de la police diffèrent généralement très largement lors des manifestations. Par contre, les estimations des forces de l’ordre et celles des organisateurs de rassemblements pro-régime coïncident. Des analystes estiment que cette troisième grande manifestation à Moscou, après celles de décembre, a été un grand succès et que le mouvement a réussi à s’installer dans la durée en vue de la présidentielle dont Vladimir Poutine est le grand favori. «Le plus important est que les attentes du Kremlin ne se sont pas réalisées, à savoir qu’à cause du froid le mouvement s’effilocherait», a estimé Nikolaï Petrov, du Centre Carnegie de Moscou. «La protestation va se renforcer après l’élection» présidentielle, prédit-il, selon l’AFP, qui rapporte l’information. L’appel à manifester est un test crucial pour la coalition disparate  d’opposants politiques et de personnalités de la culture ou des médias. «Le 4 mars la vie ne s’arrêtera pas, elle commencera. Peut-être que nos adversaires comprendront que lorsque ça commence pour nous, ça se terminera pour eux !», a prévenu, devant la foule d’opposants, Grigori Iavlinski, fondateur du parti démocrate Iabloko dont la candidature à la présidentielle a été rejetée. Concernant la manifestation pro-pouvoir, de nombreux participants ont été amenés dans des bus appartenant à des sociétés publiques dont la poste et la compagnie des eaux de Moscou. Selon de nombreux témoignages, des fonctionnaires, enseignants et employés des hôpitaux   publics ont été forcés par leurs directions à participer.
Vladimir Poutine a reconnu de telles pressions, tout en estimant qu’il s’agit de faits isolés. Des analystes jugent dès lors que cette mobilisation artificielle risque de desservir le régime.  «Tout cela a été fait dans le plus pur style soviétique, ça semble anachronique (...) d’un point de vue stratégique, les autorités ont fait preuve de myopie, car cela pourrait être un moyen de renforcer les sentiments anti-Poutine des gens qui ont été forcés à sortir dans le froid», note N. Petrov.      La Russie connaît une vague de contestation sans précédent depuis l’avènement à la tête du pays en 2000 de Poutine. L’ex-agent du KGB, qui veut revenir au Kremlin pour un troisième mandat après deux précédents effectués entre 2000 et 2008, a vu baisser sa popularité mais reste le grand favori de la présidentielle. Son adversaire libéral au scrutin, le milliardaire Mikhaïl Prokhorov, a participé à la marche de l’opposition à Moscou. Les opposants ont par ailleurs mobilisé leurs partisans dans une vingtaine de villes de province. A Saint-Pétersbourg, ils étaient près de 6000 personnes, 3000 d’après la police. A Ekaterinbourg, environ 5000 personnes ont manifesté sur place, alors que les organisateurs ont fait état de   8000 à 10 000 manifestants. L’opposition a encore mobilisé 2000 personnes à Tomsk et Krasnoïarsk (Sibérie), 700 à Krasnodar (sud) et 1200 à Oufa (Oural), selon les branches   régionales du mouvement de l’opposition Solidarnost.
 


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