Algérie

Des militants sahraouis des territoires occupés en visite à Tindouf : « Nulle autre solution que l'autodétermination »



Une délégation de militants sahraouis des droits de l'homme venant des territoires occupés a séjourné, pour la première fois depuis le début de la colonisation, dans les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf. Ce séjour, qui a eu lieu du 25 septembre dernier au 5 octobre en cours, a été une occasion pour eux de renouer avec leurs proches mais aussi de constater les conditions de vie de leurs compatriotes chassés de chez eux. « Nous sommes venus affirmer à nos frères que la lutte continue et renforcer nos liens avec le Front Polisario pour la libération du Sahara occidental et dire à la face de l'occupant que malgré sa politique de répression, le peuple sahraoui est uni et luttera sans relâche pour sa liberté », a souligné, hier, Ali Salem Tamek, président par intérim de l'Union des défenseurs sahraouis des droits de l'homme (Codesa). Présents à Alger après leurs retrouvailles avec leurs proches à Tindouf, les membres de la délégation sahraouie ont animé, hier, une conférence de presse au siège du Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui.Cette délégation, composée de sept personnes, se dit prête à braver la colère des autorités marocaines à son retour en territoire occupé. « Notre visite vient donner corps à la célébration, le 12 octobre, de la déclaration de l'unité nationale sahraouie et affirmer que le rejet de la proposition marocaine pour une autonomie sahraouie émane à la fois des dirigeants du mouvement pour la libération du Sahara occidental, mais aussi du peuple sahraoui entier, qu'il soit en territoire occupé ou en dehors », indique M. Tamek. « Nous avons été victimes d'une propagande marocaine sur la situation des Sahraouis dans les camps de réfugiés. Nous avons aujourd'hui constaté avec joie qu'il existe une cohésion entre le peuple sahraoui et les institutions qui le représente », précise Brahim Dahan, président de l'Association des victimes de la répression marocaine. Et à M. Tamek de rétorquer : « Nous avions un doute et aujourd'hui, il s'est dissipé. Nous avons touché la réalité d'une société organisée et d'un soutien logistique important. Nous sommes rassurés et confiants pour l'avenir de la décolonisation. »Coïncidant avec la tenue de la 4e session de la commission onusienne de décolonisation siégeant du 5 au 9 octobre en cours à New York, la visite de la délégation sahraouie se veut aussi un rappel de la détermination de ce peuple à jouir de son autodétermination. « Nous demandons à cette commission de faire preuve d'efficacité et faire aboutir la question sahraouie », note Brahim Dahan, en soulignant toutefois que le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique. Et d'affirmer que le peuple sahraoui tient à son autodétermination. Evoquant les rounds de négociation entre le Maroc et le Front Polisario, les militants des droits de l'homme estiment qu'il n'existe pas de volonté réelle du Maroc de faire aboutir ces négociations. « Avant toute discussion, il faut réunir d'abord les conditions en commençant par libérer les prisonniers détenus dans les geôles marocaines et en abolissant la répression. La réalité est autre et démontre que le Maroc ne veut point arriver à une autre solution que la sienne. Le Maroc viole chaque jour la convention de Genève », indique M. Tamek.Et M. Dahan d'ajouter : « Le fait de ne pas pouvoir circuler librement, de ne pas pouvoir voir sa famille n'est-ce pas une preuve sur notre situation de colonisés et même de sujets ' » A noter que des militants de la cause sahraouie ont été déchus de leur pièce d'identité après leur détention par la police marocaine parce qu'ils se rendaient vers les territoires libérés. « En sus des arrestations, une campagne est lancée par des partis politiques et des médias marocains contre nous, militants de la cause sahraouie. Nous nous attendons à des réactions de la part des autorités marocaines à notre retour, mais nous disons que personne ne fléchira notre détermination et nous n'abandonnerons pas le combat pour la libération du Sahara », conclut Brahim Dahan.


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