Algérie

Des militants plaident pour la célébration unitaire le 20 avril


«La mobilisation salvatrice de la jeunesse autour de la cause amazighe en décembre 2017»Ils appellent à consolider l'élan mobilisateur impulsé par la jeunesse le 11 décembre 2017, dans l'esprit des fondamentaux du Mouvement culturel berbère.
Cet élan, qui s'est traduit dans la maturité militante par des manifestations et des marches populaires consacrant tamazight ciment de l'unité nationale», sera «consolidé dans l'unité des rangs militants de toutes les générations par la célébration citoyenne dans l'espace public du 38ème anniversaire du 20 Avril 1980», écrivent les signataires de ce document.
Les signataires estiment que «la mobilisation salvatrice de la jeunesse autour de la cause amazighe en décembre 2017, dans la continuité des luttes permanentes de ses aînés en Kabylie et ailleurs, a suscité une réaction précipitée et inhabituelle des décideurs du pays». Les annonces, fortement médiatisées, de la consécration de Yennayer fête nationale officielle, et journée chômée et payée, les projets d'institution d'une académie pour tamazight et de l'élaboration d'une loi organique portant mise en oeuvre de l'article 4 de la Constitution de 2016, expriment, à leurs yeux le «désarroi du pouvoir face à l'émergence sur le terrain des luttes culturelles d'une relève juvénile consciente des sacrifices de ses aînés et de la nécessité d'assumer la permanence et la continuité du combat pour tamazight dans l'esprit et les valeurs du printemps amazigh de 1980». Ces militants affichent clairement leur opposition à «l'appropriation pour sa propre reproduction, des fruits de décennies de luttes populaires et de sacrifices pour le recouvrement de notre identité millénaire» engagée par le pouvoir central et voient en la mobilisation «des moyens de l'Etat, humains, matériels et institutionnels» comme une volonté visant à «la disqualification de tous les acteurs militants qui refusent l'absorption par les cercles rentiers de l'Etat et qui continuent à porter sur le terrain les luttes pacifiques et organiser la transmission des savoirs et des valeurs aux générations présentes». Face à «cette mainmise accélérée du pouvoir sur la cause amazighe portée par un matraquage médiatique sans relâche, et sur la base d'un état des lieux consensuel des luttes passées et des manifestations juvéniles de décembre 2017, la reprise de l'initiative de la réflexion et de l'action sur les préoccupations de l'heure et plus en amont, sur d'autres sujets fondamentaux tels la formulation de la question amazighe dans la Constitution, la concrétisation de la généralisation de son enseignement, et son usage dans les institutions et la société est devenu l'impératif de l'heure.
Partant, les signataires déclarent qu'«aucune décision concernant tamazight prise par l'Etat algérien ne devra remettre en cause les acquis politiques et scientifiques des luttes populaires» et exigent que «l'obligation et la généralisation pédagogique et géographique de tamazight comme langue d'enseignement dans l'Education nationale et à l'université se fera dans la transparence totale» dans la foulée, ils insistent pour que «tamazight, langue nationale et officielle, devra se concrétiser dans toutes les institutions de la République sans exclusive» quant à la question de la graphie, le collectif MCB 2018 estime que la question est «tranchée par les apports scientifiques de Mouloud Mammeri et de ses disciples. Les caractères latins sont consacrés par un siècle de production littéraire et scientifique». L'académie de tamazight sera une institution scientifique autonome du pouvoir politique construite sur les acquis humains et scientifiques des quatre départements universitaires de langue et culture amazighes (Dlca), exige-t-on encore. La loi organique portant mise en oeuvre de l'officialisation de tamazight ne peut être pensée sans la remise à plat de tous les décrets et toutes les lois priorisant la langue arabe, conclut le collectif.
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