A grands pas,l'informatique se répand dans nos maisons. L'ordinateur a pris une bonne placedans la vie quotidienne de millions d'Algériens: à la maison, dansles cybercafés, les administrations et les entreprises.La machinedébarque chez nous, envahissante presque: aujourd'hui, dans les grandes villeset un peu moins dans les villages, les jeunes branchés et l'ordinateur passentbeaucoup de temps ensemble.A la maison, dansles cybercafés, ils surfent sur les sites de «chat» et passent des heuresentières sur la toile, à téléphoner, à discuter et chercher des amis et ami(e)spartout dans le monde. Un véritable phénomène de société qui prend sans cessede l'ampleur. «Dans notre fichier client, plus de la moitié sont des gens descouches sociales modestes. Ils achètent des ordinateurs basiques pour leursprix bas», explique le responsable d'une société privée d'importation dematériels informatiques basée à Alger. A l'origine de cette petite révolution,la baisse des prix des produits informatiques et le développement del'Internet. Le développement spectaculaire du crédit à la consommation aide lespetites bourses à prendre la décision d'acheter un micro-ordinateur. Unemachine pour 1.300 dinars par mois, sans apport initial, sur 36 mois: l'offreencourage beaucoup de chefs de famille à franchir le pas. Le rêve d'offrir unordinateur à ses enfants devient réalité. Dans cette révolution, les prixjouent un rôle de premier plan. «Les gens ne regardent pas la marque ou les performancesde l'ordinateur. C'est le prix qui est déterminant. Il y a les chercheurs, lesadministrations, les entreprises, les enseignants, des étudiants qui cherchentdes ordinateurs puissants et performants. Pour la majorité, il s'agit d'abordd'avoir une machine à la maison pour le traitement de texte, l'internet et lesjeux», analyse le responsable local d'une société d'informatique. Même si leschiffres sur le taux de pénétration des micro-ordinateurs dans les foyers nesont pas disponibles, les revendeurs et importateurs de matériels informatiquessont formels: l'ordinateur n'est plus un luxe, il est devenu «un gadget»présent dans beaucoup de maisons. «Nous avons remarqué une progression de 25%sur nos ventes d'ordinateurs depuis le début de l'année», affirme leresponsable commercial d'une société d'importation de produits informatiquesbasée à Oran. Et ce n'est quele commencement ! L'Internet haut débit, l'ADSL, commence à peine à segénéraliser. Des cités entières ne sont pas encore connectées au réseautéléphonique fixe d'Algérie Télécom. Des milliers de familles attendentl'arrivée de la fibre optique et l'Internet. Les écoles, les administrations,les entreprises s'équipent et renouvellent constamment leur parc informatique.L'opération Ousratic vient d'être relancée par le gouvernement avec la baissede la TVA à 7%, soit 10% de remise, et la bonification des taux d'intérêtsbancaires pour la vente des ordinateurs. L'avenir de l'ordinateur s'annoncerose. Les importateurs de matériels informatiques se frottent les mains. Uneaubaine pour le consommateur. Sur le marché, les prix des ordinateurs necessent de baisser: aujourd'hui, on peut trouver un PC portable d'une grandemarque pour 60.000 dinars et un micro-ordinateur monté localement pour 20.000dinars. Du jamais vu. Et ce n'est pas fini. «L'ordinateur à 20.000 dinars,c'est l'idéal pour une famille sans grandes ressources financières. Descendreau dessous de cette somme signifie des machines non fiables. En général, lesordinateurs perdent entre 10% et 25% de leur valeur en trois mois. Il y a deuxans, les prix des portables commençaient à partir de 100.000 dinars et lesautres, les PC de bureau, à partir de 30.000 dinars. Faites la comparaison avecles prix d'aujourd'hui. Le cycle de baisse des prix est passé de six mois en2005 à trois mois actuellement, c'est à dire la période nécessaire pours'approvisionner et ramener un matériel nouveau», explique le responsablecommercial de la société d'importation basée à Oran. La baissevertigineuse des prix est due à plusieurs facteurs internes et externes.L'informatique connaît une évolution rapide. Les grosses boîtes à l'échellemondiale rivalisent d'ingéniosité pour inventer des produits toujours plusperformants. La course à la vitesse dévalorise les produits anciens et profiteaux consommateurs. Exemple: l'invention du processeur «dual corps» a fait tuerle processeur simple. En deux ans, la capacité, la vitesse et les performancesdes ordinateurs ont pris l'ascenseur. La montée en puissance de l'économiechinoise et l'arrivée des ordinateurs «sans marque» fait le reste. Résultat:les importateurs algériens sont devenus des fabricants d'ordinateurs eninvestissant dans le montage. «On ramène les pièces séparément et on fait lemontage ici. Ça donne des ordinateurs à bas coûts», explique un importateur. Lemontage local concerne les ordinateurs fixes. Les portables sont importés enproduit fini, mais leur prix ne cessent de baisser, à cause de l'arrivée sur lemarché de nouveaux modèles puissants et pleins d'options. La guerre des prixentre les importateurs ne se fait pas sans casse. Plusieurs revendeurs ontfermé boutique, faute de pouvoir s'adapter et faire face financièrement aurétrécissement des marges et la baisse des bénéfices. D'autres ont préférés'allier pour faire des achats groupés. Histoire de gagner quelques dinars etde rester compétitifs. Mais les grosimportateurs aux moyens financiers énormes commencent à faire la loi sur unmarché difficile qui suit l'évolution technologique. Pour se maintenir, lessociétés spécialisées dans le matériel informatique ont toujours l'oreilletendue et les yeux rivés sur le monde. Leurs patrons participent, presquesystématiquement aux grands salons internationaux, là où les nouveautés sontexposées et dévoilées. Après, c'est une question de calcul et de stratégiecommerciale. Et pour compenser la baisse des prix, les importateurs misent surle volume des ventes et récupèrent sur le consommable et les ordinateurs hautde gamme et les machines ultra puissantes.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 17/06/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Hamid Guemache
Source : www.lequotidien-oran.com