Algérie

Des mesures et des interrogations



Le terrorisme routier fait des ravages
Bon an mal an, depuis la mise en oeuvre de mesures drastiques, en 2009, avec une révision à la clé du texte de loi régissant la circulation routière, on constate quelque 27 à 29 000 accidents de la circulation, faisant entre 3700 et 4000 victimes sur les lieux même des sinistres...
Comparativement à la décennie précédente durant laquelle le nombre des victimes des accidents de la route dépassait les 5000, on peut dire que la décennie actuelle se caractérise par une baisse significative puisqu'on enregistre une moyenne annuelle de 4000 personnes décédées pour cause de sinistres routiers. Ce fléchissement correspond aux efforts permanents consentis par la tutelle, le ministère des Travaux publics et des Transports, d'une part, et par les services de sécurité, gendarmerie et police nationale, d'autre part. Bon an mal an, depuis la mise en oeuvre de mesures drastiques en 2009 avec une révision à la clé du texte régissant la circulation routière, on constate quelque 27 à 29.000 accidents de la circulation, faisant entre 3700 et 4000 victimes sur les lieux même des sinistres, auxquelles il faut ajouter entre 40.000 et 50.000 blessés. Il convient de noter que ces chiffres sont ceux communiqués par les services de sécurité opérant dans les zones urbaines et rurales, mais il faut également prendre en compte les décès des personnes évacuées vers les hôpitaux ainsi que celles condamnées à des traumatismes physiques et psychiques pour le restant de leur vie.
Le constat auquel aboutissent les études en amont et en aval de ces accidents montre que les personnes en cause dans la majorité des accidents ont en moyenne une trentaine d'années, ce qui conduit à mettre en question leur aptitude réelle à la conduite, c'est-à-dire la formation dont ils sont censés avoir bénéficié. Il est vain de dire que l'aggravation des sanctions financières pour les auteurs des infractions au Code de la route sont nécessaires et suffisantes pour les dissuader d'enfreindre les règles. Plusieurs autres facteurs sont en effet de circonstance qui conduisent à un sentiment d'impunité et donc à une minimisation des risques par les adeptes du terrorisme routier. Souvent, il est question dans les discussions de café, de la manière dont sont traités les cas de retrait des permis de conduire qui parviennent aux commissions de daïra. Or, il n'y a pas que cela.
Les conditions réelles de délivrance des permis de conduire posent elles-mêmes problème, malgré le renforcement en 2013 du nombre d'heures de conduite et le surenchérissement conséquent de la formation. Le rôle et les méthodes des examinateurs, les fameux «ingénieurs» du permis de conduire, ont nourri des montagnes de récriminations et de doutes, la plupart parfaitement justifiés. Si on appliquait l'adage «min aïna laka hadha'», on aurait vite fait le tour de la question.
Quant à savoir pourquoi le recrutement en 2012-2013 de plus de 200 d'entre aux avait donné lieu à de farouches empoignades, conduisant certains à changer de métier et même à brader leur fonds de commerce initial, il ne faut pas être grand clerc pour deviner les tenants et les aboutissants du problème.
Cela étant, la démarche des autorités concernées ne se limite pas à la seule coercition, mais englobe également des approches pédagogiques dont il faut espérer qu'elles puissent apporter à terme quelques fruits. Ainsi, on espère beaucoup de la mise en oeuvre tant attendue du permis à point comme on espère davantage encore de celle du chronotachygraphe, cette Arlésienne dont on entend beaucoup parler depuis de nombreuses années, mais qu'on n'aperçoit qu'à la manière fugitive de la ligne d'horizon.
Car il ne faut pas oublier qu'en plus d'être responsables des décès et des traumatismes plus ou moins graves d'une partie de la population, les accidents de la route ont aussi un impact sur les systèmes de santé publique et de prise en charge sociétale. Le coût empirique de l'insécurité routière est estimé à plus de 1 milliard de dollar par an. Et cette seule estimation situe l'Algérie parmi les pays où le risque d'accidents de la route est le plus élevé au monde. En effet, le risque d'être impliqué aujourd'hui dans un accident de la circulation en Algérie est presque 2 fois supérieur à celui des années 1980 et ce n'est pas dû uniquement à la forte croissance du parc automobile.


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