La dinanderie à Constantine est en train de péricliter et les artisans dans le secteur sont dans tous leurs états, se plaignant essentiellement de la cherté de la matière première, cause de la faillite de certains et du travail au noir de beaucoup d'autres. C'est ce dont se plaignent plusieurs dinandiers qui déclarent, d'ailleurs, que plusieurs de leurs confrères ont mis la clé sous le paillasson tant ces difficultés sont récurrentes.
D'ailleurs, disent-ils, « c'est pour ces raisons que ce noble métier risque de disparaître à brève échéance ». Cette situation est globalement confirmée par le directeur de la Chambre de l'artisanat et des métiers (CAM) de la wilaya de Constantine, qui indique que seuls 75 dinandiers sont inscrits au niveau de ses services, alors que les estimations de ceux qui travaillent dans l'informel sont de 600 à 700 artisans à travers la ville.
Aussi, pour sauver ce métier du travail du cuivre, artisanat d'art et « savoir-faire » propre au terroir, certaines mesures de « sauvetage » viennent ou vont être prises. Ainsi, dit-il, la corporation vient d'être récemment exemptée des impôts de même qu'elle va bénéficier d'un projet d'aide pour l'achat de la matière première, excessivement chère sur le marché, puisque la totalité des besoins sont importés. C'est ce qu'a indiqué le 1er responsable de la CAM de Constantine qui a ajouté que, pour le cuivre, il s'agira d'un achat groupé par la Chambre, à l'effet d'agir dans le sens d'une baisse sensible sur les prix pour les rendre à la portée des artisans. Toujours dans le cadre de préserver ce secteur, qui « se meurt », d'une extinction qui le guette, le directeur de la Chambre annonce prochainement un cycle de rencontres visant à expertiser et diagnostiquer le secteur de la dinanderie. Il s'agira de passer en revue, et à la loupe, les différents aspects du Système de production local (SPL) tournant autour de cette « habileté propre aux dinandiers constantinois » et lui redonner son lustre d'antan.
Les prochaines rencontres consisteront en des réunions avec les artisans dinandiers, acteurs principaux s'il en est, et des autres acteurs ou partenaires, la Chambre de l'artisanat et des métiers, ainsi que les divers responsables d'aide à l'emploi tels que L'ANSEJ, la CNAC et l'université et ses enseignants chercheurs. Au niveau de la CAM, deux spécialistes ont été formés dans le Système de production local, et qui ont participé à plusieurs regroupements dans ce domaine. Le 1er a eu lieu à Alger sous la houlette des Italiens, alors que le 2ème l'a été à Béjaia où, sous les auspices du ministère de tutelle, la CAM locale a organisé un séminaire sur le sujet avec la collaboration de chercheurs français dans le SPL de l'éxagone. La dernière rencontre, en la matière, s'est faite à Ouargla sous l'animation de la CAM de cette ville du sud du pays.
Le regroupement de Constantine, 4ème du genre en l'occurrence, passera au peigne fin tous les aspects qui entravent encore le développement d'un secteur menacé à terme d'une mort certaine s'il demeurait en l'état.
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Posté Le : 04/08/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : A El Abci
Source : www.lequotidien-oran.com