Algérie

Des mesures de déstockage prises : Le prix du poulet a atteint 550 dinars



Le prix du kilo de poulet de chair s'est envolé en l'espace de quelques jours pour passer de 330 dinars à 440 dinars puis à 550 dinars au grand dam des ménages à faible revenu. Le kilo de l'escalope de poulet est proposé actuellement entre 900 et 1.000 dinars. Les bouchers harcelés quotidiennement par leurs clients invoquent souvent la hausse de la demande et la baisse de l'offre sur le marché local pour justifier ces prix exorbitants, mais pour de nombreux consommateurs, il s'agit de faux arguments pour couvrir la spéculation sur la viande blanche.

Les prix du poulet rôti ont été aussi revus à la hausse dans les rôtisseries. Ils oscillent désormais entre 800 et 1.000 dinars l'unité. Des prix qui dissuadent les consommateurs les plus téméraires. Selon Saïd Habrih, président du Comité national de la volaille au sein de l'Association des commerçants, des investisseurs et artisans Algériens, cette hausse des prix risque de durer durant ce mois d'août en raison de la forte demande en cette période de fête et de vacances avec l'arrivée des touristes. Sans parler de la canicule qui entraîne des effets, une hausse des niveaux de mortalité de la volaille. A cela s'ajoute la réticence des éleveurs à vouloir élever des poulets en grande quantité en cette période craignant de grandes pertes.

Le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a annoncé, dimanche, le pompage de grandes quantités des stocks de viande blanche sur le marché qui seraient commercialisées à des prix compétitifs par la société publique SARPA et l'Office national des aliments du bétail (ONAB). Cette opération, menée en coordination avec le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, vise à « lutter contre la spéculation et réduire la hausse injustifiée des prix ». Selon un communiqué du ministère, cette action s'inscrit dans le cadre du contrôle du marché national, de la garantie de la stabilité des prix de la viande blanche pour lutter contre la spéculation et la hausse injustifiée des prix. « Afin de préserver le pouvoir d'achat des citoyens, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a décidé, en coordination avec le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations, le pompage de quantités importantes de stock de viande blanche. Les ministères de l'Agriculture, du Développement rural, du Commerce et de la Promotion des exportations appellent les grossistes et les bouchers à se rapprocher des sièges des deux institutions publiques situées à Alger (Kouba et Gué de Constantine) ou de leurs unités implantées dans plusieurs wilayas à travers le territoire national.

Pour M. Habrih, cette décision du ministère de l'Agriculture pourrait à la limite faire baisser légèrement les prix, mais ce n'est pas une solution durable, estime-t-il. Soulignant que le marché de la volaille s'est installé apparemment dans une instabilité durable. Et d'affirmer que certains éleveurs renoncent à l'élevage quand les prix sont bas et reprennent l'élevage avec la hausse des prix.

D'autres refusent de faire de l'élevage de masse par peur de subir de grandes pertes en raison de la canicule sans être indemnisés par la suite. Notre interlocuteur ajoute que les éleveurs ne veulent pas s'aventurer avec de grandes productions car ils ne peuvent plus stocker le poulet par peur d'être accusés de spéculation.

Le président du Comité de la filière volaille revient pour dire que la filière a besoin d'être structurée et organisée. Car, souligne-t-il, il y a beaucoup de problèmes qui doivent être réglés définitivement pour permettre à la filière de s'épanouir et assurer une bonne production durant toute l'année. Mentionnant que certains petits éleveurs qui se sont lancés dans l'élevage à travers des hangars « à moitié en plastique » n'ont toujours pas eu leur agrément. Les grands éleveurs qui font plus de 4.000 et 5.000 poulets sont confrontés à des pertes dues aux maladies et aux conditions climatiques défavorables, notamment la canicule qui entraîne des pertes considérables. Et ce, sans qu'ils puissent bénéficier d'indemnisations, ce qui dissuade certains d'entre eux de reprendre la production.




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