Des mesures d'urgence décidées

Le Premier ministre par intérim s'est entretenu avec les élus de la région. Il a rencontré les familles des victimes et les notables des deux communautés avec qui il a évoqué les événements que connaît la vallée du M'zab depuis plusieurs mois. M. Yousfi a réitéré l'engagement du gouvernement à trouver des solutions urgentes aux préoccupations posées. A ce titre, il a promis le renforcement du dispositif de sécurité afin « de garantir la sécurité des personnes et des biens ». Une doléance fortement exprimée par les représentants des deux communautés. Il a été question également de la mise en place d'un plan de développement local qui permettra de régler les problèmes à caractère urgent soulevés. A cet effet, plusieurs membres de l'Exécutif vont effectuer, dans les prochains jours, des visites sur le terrain pour « prendre les décisions adéquates dans les domaines du foncier, de l'agriculture et de l'industrie ». « Le retour de la paix dans la région est tributaire de la bonne volonté des deux communautés, a précisé le Premier ministre par intérim. Il les a appelées, dans ce sens, à « faire preuve de sagesse, à tourner la page et à regarder vers l'avenir et ne jamais oublier que tous les citoyens algériens sont égaux en droits et en devoirs ». M. Yousfi s'est entretenu avec les représentants des deux communautés. Chez les ibadites, les notables ont revendiqué « la sécurité des biens et des personnes » comme condition sine qua non avant d'entamer toute démarche. « On ne peut plus sortir entre amis ou en famille de peur d'être agressés », nous dira M. Doudou, membre du conseil des notables des ibadites. La délocalisation des édifices administratifs, la réalisation d'une nouvelle ville et l'application de la loi à l'encontre des auteurs d'actes de violence et de vandalisme ont été les autres points abordés lors de cette rencontre. « Les Mozabites sont disposés à se mettre autour d'une table pour discuter des problèmes et tenter de mettre fin à la situation que connaît la région. Certes, la perte, au début, de cinq personnes nous a fait beaucoup de peine, ce qui a empêché les gens à ?uvrer dans ce sens mais maintenant que la douleur s'est atténuée, nous sommes disposés à nous impliquer davantage », a soutenu notre interlocuteur. Le problème de représentativité semble néanmoins posé. « Pour le retour de la paix, nous allons déléguer nos meilleurs éléments, en sera-t-il de même pour nos interlocuteurs qui ne semblent toujours pas prè de franchir le pas ' », se demande-t-il. Par ailleurs, l'indemnisation des personnes ayant perdu leurs biens lors de ces évènements a été également évoquée. « Des citoyens ont perdu des milliards suite à l'incendie de leurs magasins. Une simple aide au profit de ces commerçants qui ont perdu le fruit de plusieurs décennies de travail est insuffisante », a-t-il estimé. Aux affrontements entre les deux communautés, s'ajoutent d'autres fléaux que redoute la population. « Des détournements, le trafic de drogue et d'armes sont enregistrés dans la région, ce qui n'est pas fait pour rassurer la population », a indiqué M. Doudou. Notons que ces rencontres se sont déroulées au siège de la wilaya pendant que des habitants de la ville ont organisé une marche pacifique pour dénoncer la violence qui sévit dans la région. Deux actes de vandalisme ont été enregistrés dans la journée d'hier avec l'incendie d'un atelier de menuiserie et d'une boulangerie.