Algérie

Des mesures à prendre, des efforts à conjuguer et des importateurs à sensibiliser



Des mesures à prendre, des efforts à conjuguer et des importateurs à sensibiliser
Les représentants des différents segments de la filière viandes rouges ont été conviés à une séance de concertation.Devenir auto-suffisant en matière de protéines n'est pas impossible, mais ce n'est pas chose facile. Le principal problème réside en la désorganisation de la filière actuellement. Ce qui fait gagner aux éleveurs des autres pays plus de 250 millions de dollars annuellement pour les 50 000 tonnes de viandes rouges que nous importons. Nous ne pouvons pas agir en rangs dispersés, dira le ministre de l'Agriculture aux différents représentants de la filière et il insistera auprès de ses cadres pour accompagner les acteurs de cette branche. Il y a eu lors des débats quelques accrocs entre les importateurs et les producteurs. Le ministre a agi en fédérateur en ramenant les uns et les autres à la raison. En promettant de prendre en charge l'étude du problème exposé. A cette rencontre, deux membres fondamentaux de la Fédération nationale de l'élevage et des éleveurs étaient absents pour la simple et mauvaise raison que l'organisme ou office qui était chargé de les convoquer ne l'a fait que tardivement. Leur présence aurait pu ramener un plus dans les résultats. Le directeur de l'INRAA, le professeur Chahad, a fait un exposé pédagogique au profit de l'encadrement et surtout envers les importateurs qui semblent axer leurs destination d'importation que vers un seul bassin, alors que d'autres aussi importants sinon mieux pourvus en taurillons et en bovins laitiers existent et dont la qualité et la production sont nettement supérieures. Un chamelier présent à cette rencontre nous dira que les importateurs peuvent gagner beaucoup plus en investissant dans la filière ici. Ils sont en train d'appauvrir le pays et d'enrichir les éleveurs étrangers. Ils sont de connivence avec les intérêts étrangers. Un autre éleveur n'ira pas par trente-six mille chemins, il dénoncera celui qui a invité les importateurs qui au lieu de chercher et de trouver des solutions ils n'ont fait que demander des détaxations et la défiscalisation. Au lieu d'intervenir dans le sens comment conjuguer leurs efforts, les représentants des différents segments de la filière se sont affrontés à demi-mots. Un autre vieux éleveur de la région centre (Djelfa) a tenu à rappeler à un importateur que durant les années 80 où l'Etat avait importé des vaches laitières, des producteurs de lait de toute l'Europe se sont entendu pour vendre le lait en poudre à perte, ce qui a entrainé la faillite de tous les éleveurs de bovins laitiers. La boîte de lait en poudre valait alors moins que le litre de lait en sachet et offrait la production de cinq litres de lait. La suite, je vous laisse la deviner. Il clôturera la discussion en soulignant qu'«aujourd'hui, vous pouvez gagner en produisant ici que d'envoyer l'argent du peuple aux agriculteurs étrangers.» Dans sa déclaration, le ministre de l'Agriculture semble convaincu (c'est possible, ndlr) que l'Algérie se remettra à exporter la viande ovine mais dans le cadre des produits du terroir. Il est aussi convaincu que la bataille peut être gagnée, il suffirait de conjuguer les efforts. Ce qui explique que notre mouton reste le meilleur sur le plan de la qualité gustative. Les quatre races, la Rembi, la Ouled Djellal, la Taadmit et la Deghma (Hamra ou Roussillone d'Algérie). Surtout la viande de cette dernière race qui équivalait trois fois le prix de la race Rembi. Demain, avec la mise en place de circuits dont la source pour la traçabilité sera les trois grands complexes d'abattage et de conditionnement des viandes rouges de Bogtob d'Hassi Bahbah et d'Aïn M'lila, il n'y aura pas de place pour les indus intrus. Il leur faudrait rentrer dans les rangs que de tenter de casser le système. S'ils arriveront à le faire c'est que tous les rouages sont truffés de complicités qui n'ont ni foi ni loi.




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