Le nombre de mendiants augmente de jour en jour à Oran et surtout au
centre-ville. Des hommes, des femmes et des enfants de tous âges. Au total, 488
mendiants «exerçant» à Oran ont été recensés en 2011. Cela sans compter
certaines personnes sans domicile fixe qui tendent aussi la main pour se
nourrir. 204 mendiants récidivistes ont été portés sur le fichier de wilaya. Selon
la direction des affaires sociales, en cas de récidive des mesures seront
prises. Durant la même période, 10 mendiantes ont été intégrées dans le monde
du travail (dispositifs gérés par la
DAS).
A Oran, ils sont des dizaines de mendiants à squatter régulièrement les
trottoirs. Chacun à sa manière aborde les passants et parfois même allant
jusqu'à les agresser. Femmes très jeunes, avec des enfants, souvent des bébés
de quelques mois, voire d'à peine une semaine, ainsi que des adolescents, envahissent
chaque matin les artères de la ville d'Oran à l'instar des grandes villes du
pays. La majorité sont venus d'autres villes, voire de wilayas lointaines. Adossés
aux murs ou à même le sol, ces quémandeurs mettent à terre tout le paquetage: bébés,
couches, biberons, boîtes de lait, ordonnances, boîtes de médicaments... avant
d'entamer leur litanie. Ultime échappatoire, pour certains citoyens excédés par
la misère de la vie quotidienne, le chômage et la précarité, moyen de doubler
ses gains pour d'autres, peu importe, la mendicité demeure pour ces passants le
reflet de la misère sociale qui s'est emparée de beaucoup d'Algériens.
Certains utilisent leurs enfants pour avoir plus de chance de convaincre
les gens. D'autres «louent» carrément des enfants pour mendier. Les enfants
handicapés sont les plus sollicités. En 2011, 5 femmes ont été traduites en
justice pour exploitation d'enfants en bas âge à des fins de mendicité et pour
la première fois les 5 mendiantes ont été condamnées à la prison. Elles ont été
condamnées à trois mois de prison ferme. Ces femmes ont été interceptées à
plusieurs reprises et n'ont pas accepté d'arrêter de mendier. Les riverains
sont quotidiennement «agressés» par des scènes dramatiques de familles entières
dans les rues s'adonnant à la mendicité, aux femmes avec enfants abandonnés sur
les trottoirs. C'est à longueur de journée que tous ces mendiants arpentent les
artères de la ville à la recherche d'âmes généreuses pouvant venir à leur
secours. Les artères principales ou les places publiques sont squattées par des
mendiantes.
Pour les hommes, c'est souvent au niveau des mosquées qu'ils demandent la
charité en invoquant différents motifs à même de sensibiliser les fidèles, les
uns pour compléter leurs voyages pour des destinations lointaines, les autres
pour subir une opération chirurgicale, l'achat de médicaments ou des analyses
avec présentation de documents pour «confirmer» le bien-fondé de leurs demandes
qu'elles soient fictives ou réelles. Les exemples ne manquent pas. En dépit des
efforts des services de l'action sociale pour assainir la situation, les
mendiants refusent de se rendre à Diar Erahma.
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Posté Le : 04/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com