Algérie

Des médailles et des regrets


C'est la fin des 3e Jeux africains de la jeunesse d'Alger. Le Comité olympique et sportif algérien devra tirer les leçons qui s'imposent.Le premier bilan s'illustre par les images des gradins vides, que nous livraient quotidiennement les chaînes de télévision. Le second est la mauvaise gestion de la communication, ou aucune emprunte de cette édition n'est visible sur les artères de la capitale. Le troisième chapitre, on continu à faire croire que de simples déclarations d'encouragements pouvaient faire monter nos athlètes, sur les podiums. Nous avons approché quelques professionnels du sport. Ils évoquent, pour nous, les divers facteurs qui seraient la cause des échecs «Un entraîneur doit rechercher, comprendre et respecter le désir chez les sportifs. Il peut être le meilleur biomécanicien ou physiologiste du monde, il ne se passera rien s'il ne rencontre pas des individus qui ont une étincelle au fond des yeux, qui ont eu suffisamment confiance en eux dans leur jeunesse pour avoir rencontré le désir, même peu conscient, de progresser et ainsi devenir les meilleurs.»
Un autre s'interrogera : «Ont-ils étaient suffisamment préparés pour ce type de championnat ' Ont-ils eu le matériel et les équipements adéquats pour une meilleure préparation ' Quel a été le temps de la sélection et de la préparation ' (le minimum pour s'engager est d'une année). A-t-on été conscient de la condition physique des U18 pour les engager sur les terrains des compétitions ' Les résultats ce ne sont pas les quelques médailles qui justifieront la qualité. «Il faudrait arrêter ce massacre... Nous avons une image algérienne à soigner, et nous devons la soigner, pas par des actions de bricolages ou de démagogies.» Faisons-nous associer nos icônes ' Une question qui cherche réponse dans les différents bilans.
La finale du hand jouée vendredi, face à l'Egypte, n'avaient pas montrée la force collective attendue chez nos jeunes. Ils voulaient chercher le titre, mais symboliquement, ils n'étaient pas les meilleurs sur le terrain. L'engagement n'était pas très fort, et c'est ce qui la cause de la défaite. Ils auraient pu être plus cohérents et denses. En seconde mi-temps, ils étaient en difficulté, pas le temps de rester sereins, solides dans leur têtes. Ils auraient pu être les meilleurs, mais la préparation de 20 jours avant ces Jeux, n'était pas suffisante. Les Egyptiens mieux préparés, plus structurés, avaient un joli style pour manipuler la petite balle, sans aucune difficulté.
Pour un confrère, commentateur d'une chaîne de télé, les facteurs de blocages se situaient à différents niveaux, et seraient pour ces jeunes de 17-18 ans «l'anxiété, la peur de l'échec, le stresse précompétitif, les facteurs de perturbations, le manque de concentration, l'augmentation du niveau de performance, l'apprentissage technique d'un geste, organisation d'une défense en ligne et bien d'autres techniques qu'ils auraient appris lors des stages de préparation, mais en 20 jours, cela relève de l'impossible», nous disent les experts, avec qui nous nous sommes entretenus. Ce sont les préparations sérieuses d'une année ou plus, qui feront imposer l'image à notre sport.
«On ne livre des jeunes inexpérimentés sur les terrains pour obtenir des satisfactions et des médailles. On ne fait pas jouer des joueurs évoluant dans des clubs différents du territoire national, sans une préparation sérieuse. Ils n'ont pas la même vision du jeu ni les mêmes comportements, y compris vis-à-vis des adversaires et de l'arbitre. Ceci est valable pour toutes les disciplines qui viennent de se dérouler».
Le président du COA, Mustapha Berraf, disait, à propos des résultats obtenus en Espagne lors des Jeux méditerranéens que «c'est clair que les résultats obtenus à Tarragone étaient en deçà de nos espérances et de nos attentes. Mais dans le sport, il n'y a pas de secret. Si on veut obtenir des titres et des médailles, il faut appliquer les règles universelles qui sont la préparation adéquate pour les compétitions de haut niveau. Ce ne fût malheureusement pas le cas ces deux dernières années...» Et d'ajouter : «La seule explication valable est logique de ces résultats de Tarragone, et je le confirme est une préparation inadéquate pour la participation à ces Jeux.
À mon sens, il faut bien analyser et tirer les conclusions et de se remettre au travail pour les prochaines échéances qui attendent l'Algérie. Je l'ai déjà dit, il faut regarder dans le grand miroir de la vérité et se remettre en question. J'espère que ça sera fait avec la venue de Monsieur Hattab à la tête du secteur.» Ce qui était hier valable l'est pour aujourd'hui et demain. L'athlétisme, il lui faut des gestionnaires et des moyens. Ces 3e JAJ, ne doivent pas être jetés aux oubliettes, au contraire, elles doivent servir de base de lancement pour les prochains jeux 2019 au Maroc et ceux prévus à Oran dans quelques mois. L'objectif doit être clairement posé.
La réciprocité : l'athlète doit se sentir suffisamment en confiance pour transmettre un message et savoir qu'il sera entendu. La bienveillance : il faut comprendre et accepter ce qui sort du cadre, on crée ainsi du possible. Enfin, la capacité d'innover : en situation de blocage, on doit pouvoir rompre avec ses habitudes, sa culture, son milieu, pour aller vers une situation nouvelle. Ces principes décrivent plus généralement le parcours.
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)