Des matériaux miniers otages de la rentabilité

D'énormes gisements et autant de potentialités d'exploitation, tel est le bilan des richesses minières encore inexploitées, ou tout simplement méconnues en raison du manque de financement des projets d'exploration.
D'autres variables entre en jeu, dès qu'il s'agit de rentabiliser à court et moyen termes, les investissements liés principalement au transfert des technologies performantes, aux coûts de revient des extractions, aux frais de transport, à la construction de ville minière, d'usines de traitement à proximité du site, puis ces derniers temps, il faut inclure impérativement, le contexte géopolitique et sécuritaire. Tout cela coûte très cher. Même une entreprise de la taille de Sonatrach, ne peut à elle seule, couvrir les lourdes dépenses d'exploration et d'exploitation. Pour l'Algérie, il y a obligation de recadrer sa politique d'exploitation des ressources minières en fonction des marchés extérieurs, et en fonction de tous les alias permettant de construire une industrie en aval de transformation, en adéquation avec les disponibilités prouvées rentables au niveau du marché local puis à l'exportation. L'industrie nationale a grandement besoin de sortir de son marasme. Son problème n'est pas seulement lié à la compétitivité, et au transfert des technologies, mais également à la mobilisation des ressources humaines compétentes et financières. Les dividendes à tirer par l'exploitation rationnelle de nos richesses minières, sont à même de contribuer à diversifier notre tissu industriel, indépendamment des nombreux débouchés d'emplois qui pourraient être pérennisés. Fer de Gara Djebilet dans la région de Tindouf possédant dans sa composition d'importantes quantités de magnétite, ce qui lui confère des intérêts particulièrement intéressants pour sa rentabilité et sa qualité. Phosphate de Djebel Onk, Mines aurifère, de sel, de plâtre, d'uranium et de schistes à présent que cette matière est en train de révolutionner le marché mondial du gaz depuis son exploitation par les USA, ne devraient pas être considérés comme superflus aux côtés des hydrocarbures et de tous les dérivés intéressant l'industrie pétrochimique. Nous avons relevé l'importance grandissante de la demande mondiale en phosphate, et quels objectifs d'ordre stratégique cette matière aura à jouer dans les économies des pays émergeants. Nous savons qu'en dépit des nuisances sérieuses causées aux nappes phréatiques, et aux rivières par le gaz de schiste, que l'exploration et l'exploitation de cette substance ira en s'intensifiant au détriment du gaz naturel. Ce qui suppose, qu'il faut nécessairement faire un inventaire de nos diverses ressources minières en les quantifiant puis en les adaptant aux conjectures économiques internationales. C'est en cela, que le travail de veille en termes de prospectives, tirera son importance et trouvera toute sa raison d'être.