Algérie

Des manifestations au rabais pour entretenir l'illusion



Des manifestations au rabais pour entretenir l'illusion
A. LemiliÀ défaut de mettre en place un vrai programme culturel, la direction du même nom à hauteur de la wilaya de Constantine profite depuis quelques années de la perche généreusement tendue par le ministère et qui consiste à meubler la vacuité des espaces consacrés à l'activité artistique toutes natures confondues par ce qui a pour nom générique «semaine culture de... à...». À partir de cette astuce, les services administratifs de la direction de la culture vaquent pour une fois à une activité, voire servent à quelque chose, les auberges de jeunesse accueillent les troupes, les hôtels classés les membres des délégations, les budgets annuels de fonctionnement se réduisent graduellement et les rapports mensuels ainsi que les bilans de fin d'année viennent évidemment confirmer tout le scénario. Il ne faudrait surtout pas oublier que c'est régulièrement quatre manifestations par mois et comme il y a quarante huit wilayas autant dire que ce sont quarante huit semaines d'activités, les quatre restantes sont consacrées aux activités du mois de Ramadhan.Mais au-delà d'une entourloupe officielle que noie l'autosatisfaction officielle relayée bien entendu par les médias publics, il s'agit notamment de pointer du doigt l'aspect misérabiliste de ces activités culturelles qui consistent à faire dévoiler l'identité sociale et culturelle d'une wilaya donnée en proposant aux habitants de la wilaya hôte tous ses aspects. Qu'il s'agisse d'art culinaire, de travail artisanal, musique et chants du terroir, etc.Sauf qu'étrangement tout semble se ressembler, plus particulièrement des objets en terre cuite et/ou de la poterie lesquels il n'est nul besoin de souligner que si l'?il averti s'en penche plutôt trop constatera obligatoirement qu'il s'agit d'objets industriellement conçus et importés par voie terrestre à partir de Tunisie notamment. Entre-temps, les vernissages se comptent sur les doigts d'une main, les pièces de théâtre tout autant, les salles de cinéma sont toutes fermées, les maisons de jeunes sont littéralement des lieux de rendez-vous entre jeunes. Ce qui n'est pas négligeable toutefois dans la mesure où les espaces en question servent également et enfin à quelque chose.Comble de l'ironie, toutes les personnalités qui, dans le cadre de leurs activités professionnelles, politiques, débarquent à Constantine pour n'importe quelle manifestation usent et abusent de superlatifs rappelant que la ville, au-delà d'avoir enfanté un illustre personnage, en l'occurrence Abdelhamid Benbadis, est également «la ville des arts, des sciences» et bien entendu des Oulémas. Tout cela à une époque où, exception faite de la présence de la mosquée Emir Abdelkader qui témoignerait de la relation «étroite» des Constantinois avec la religion, tout le reste n'est que fabulation.C'est dans cet ordre d'idées que le choix de désigner Constantine comme «Capitale de la culture arabe» pour l'année 2015 parait pour le moins étrange.À l'heure actuelle, rares sont ceux qui croient fermement en la réussite d'un tel évènement que ne pourront en fait rattraper que les délégations étrangères qui apporteront pour une fois quelque chose de bien réel et effectif de leurs modes de vie.A. L.




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