Des manifestants bloquent le centre-ville de Annaba

Les fumées qui se dégageaient des lieux avaient fait croire à un incendie, ce qui créa une panique parmi les conducteurs de véhicules. Ces derniers contraints de rebrousser chemin ont dû emprunter d'autres voies pour essayer de rejoindre leurs destinations, mais, arrivés au niveau du Cours de la Révolution, c?ur battant de la ville, ils durent encore faire demi-tour car des manifestants avaient, là aussi, investi les lieux en coupant la route. Ils y avaient entassé des blocs de pierre et des objets composites. Le pont menant à l'hôpital Caroubier a été lui aussi fermé à la circulation et un bouchon de plus d'un kilomètre s'est formé. Les panneaux et les feux tricolores réglementant la circulation automobile n'ont plus cours. On rebrousse chemin en plein milieu de la chaussée. On effectue des man?uvres dangereuses, quitte à monter sur les trottoirs faisant fuir les piétons. On roule en sens interdit... C'est une pagaille et un désordre indescriptible.Les agents de l'ordre déployés à quelques mètres observaient la scène et détournaient la circulation, les éléments de la Protection civile étaient eux aussi sur les lieux pour intervenir en cas d'urgence. Les manifestants, eux, criaient des slogans hostiles «Non à la hogra ! Promesses mensongères !». Des banderoles inscrites en rouge où on lisait les mêmes slogans étaient déployées au milieu de cette «belle pagaille». «Nous habitons le quartier Place d'Armes depuis plus de 30 ans, et à ce jour nous n'avons pas encore obtenu de logements, c'est une hogra. Eh bien nous allons tout bloquer jusqu'à ce qu'on entende nos voix», nous dit un quadragénaire parmi les manifestants. En fin d'après-midi, la situation était toujours bloquée au niveau du centre-ville désormais désert. La tension monte, monte...M. R.