Algérie

«Des maires ont négocié avec des revendeurs»


Les pouvoirs publics, s'indigne l'UGCAA, harcèlent les commerçants légaux, dont des centaines ont baissé rideau, mais laissent faire les revendeurs informels.Le Centre national du registre du commerce (CNRC) oblige les commerçants à payer la somme de 480 DA pour avoir une copie de leur registre. Si certains acceptent de s'en acquitter de bon c?ur, d'autres, certainement plus nombreux, trouvent «trop exagéré» un tel prix.«La banque a exigé de moi une copie de l'extrait. Pour avoir ma copie légalisée du registre j'ai dû payer 480 DA. Le chef de service à qui je me suis adressé pour contester la décision m'a assuré que la mesure, complètement légale, a été décidée par les pouvoirs publics, et que si je voulais la contester, je n'ai qu'à demander audience au chef du gouvernement», raconte un commerçant d'Alger-Centre, étonné qu'on lui demande de payer cette somme pour «une simple signature».
Le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) s'étonne qu'une telle mesure soit toujours en vigueur, alors que les autorités ont assuré que des facilités sont prises pour la remise du registre. «Des mesures ont été prises l'année dernière pour faciliter l'obtention du registre. On s'en est réjoui. Mais les autorités doivent avoir de la suite dans les idées et abandonner ou alléger certaines mesures absurdes. Le prix d'une copie de l'extrait doit être revue à la baisse. Le commerçant, souvent obligé d'avoir plusieurs copies par an, peut à la rigueur payer un prix symbolique de 100 à 200 dinars», déclare El Hadj Tahar Boulenouar.
Pour lui, tout pousse les commerçants légaux à rejoindre le marché informel. «L'Etat n'encourage pas les commerçants légaux, harcelés chaque jour par leurs clients, les services des Impôts et les revendeurs informels. Quelle est l'autorité qui interdirait, par contre, aux revendeurs de s'installer sur les trottoirs ou exige d'eux des justifications ou des papiers ' Absolument aucune. Il est plus confortable de nos jours de travailler au noir», s'indigne le porte-parole de l'Ugcaa, partenaire oublié dans la prise de décisions qui touche au secteur. Ils seraient des centaines de commerçants à avoir abandonner le commerce légal.
«Dans le seul secteur de la distribution, nous comptons ces derniers mois plus de 10 000 commerçants à avoir cessé toute activité». Le contexte actuel favorise l'informel. «Cette année, l'informel connaîtra un bond en raison du contexte politique. Les partis politiques présents dans les assemblées locales ne s'intéressent plus à ce qui se passe sur leurs territoires. Ils pensent aux élections de mai et de la fin de l'année. Mais le plus grave, c'est que des maires ont négocié avec les barons de l'informel. Il assurent aux revendeurs que s'ils les soutiennent dans leur campagne, ils les laisseront activer. Ils leur disent qu'avec eux à la tête des assemblées, ils n'auront pas de surprise», relève M. Boulenouar. Au ministère du Commerce, c'est motus et bouche cousue.
Les tentatives d'avoir la version du département de Benbada sont restées vaines, comme d'habitude.
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