Algérie

Des lois internationales s'imposent



Des lois internationales s'imposent
Bruxelles
De notre envoyée spéciale  

Un forum mondial marqué par une participation impressionnante, plus de 300 féministes venues d’Asie, d’Afrique, d’Amérique latine, d’Europe, d’Amérique du Nord, d’Australie et des Îles du Pacifique ont convergé vers Bruxelles. Encore une fois, elles en appellent à la résistance face aux politiques et pratiques néfastes pour la santé des femmes, en allant au-delà des questions inhérentes à leur santé reproductive et droits génésiques. «Diversifions les discours, mobilisons-nous pour dire halte à toute forme de violence, halte à la discrimination, à la maltraitance, à l’injustice, aux disparités…..», clamaient les oratrices invitées. Les différents thèmes abordés en plénière comme en ateliers et la manière dont ils ont été appréhendés, il en ressort que les expériences des femmes ne sont pas toutes les mêmes. Elles ne sont pas uniquement influencées par leur position sociale, mais également par le contexte culturel dans lequel elles vivent, le contexte géopolitique de leur région, le cadre politique de leur pays et la disponibilité des services de soins ainsi que par le rôle que jouent l’Etat, les institutions religieuses, la famille et même le marché. Du côté de l’auditoire, les témoignages de participantes venant de pays déchirés par les guerres ou indépendants de fraîche date, encore en train de se reconstruire, ne pouvaient  laisser insensibles les participantes. En effet, c’est avec les larmes aux yeux qu’elles écoutaient - chacune dans la langue de son pays et avec une attention soutenue - Victoria Choukri retracer ce que subissent les Palestiniennes par les soldats israéliens.
C’est la gorge nouée, que cette directrice des programmes au sein des commissions de travail pour la santé dans les territoires occupés appelait à la solidarité des femmes du monde pour soutenir dans leur combat leurs «sœurs» palestiniennes. Ce qui n’a, semble-t-il, pas été du goût de certaines conférencières membres du Comité consultatif international (CCI) des RIFS. Une sorte de rappel à l’ordre a été émis par l’une d’elles à l’adresse de Victoria. Du haut de l’estrade, de l’imposant auditorium de la salle Dupréel de l’ULB, lieu de la rencontre, une intervenante du CCI prit le micro pour rappeler à sa convive palestinienne que «si nous sommes là, c’est pour débattre des droits et de la santé des femmes dans le monde et non pas pour faire part de nos oppositions quelle que soit leur nature». Il n’a pas fallu attendre longtemps pour qu’une réaction émerge de l’assistance. Cette réaction était venue de la très engagée activiste féministe Faika Medjahed, membre de l’Observatoire national des violences faites aux femmes. Malgré l’opposition, à peine voilée, à son intervention «timing oblige», la psychanalyste algérienne était déterminée. Elle rejoignit les conférencières du CCI pour dire : «L’appel de notre sœur Victoria ne peut être ignoré de la sorte. Nos sœurs palestiniennes pâtissent des affres de la guerre au même titre que nous, Algériennes, qui avons connu les mêmes souffrances du temps de la guerre de Libération nationale. Les violences faites aux femmes en situation de conflit armé ne font-elles pas partie des thèmes abordés lors de ces RIFS. Soyons solidaires et joignons-nous à la cause des Palestiniennes et Palestiniens.» Elle se retournera, par la suite, vers deux invitées israéliennes assises non loin d’elle, avec de grosses larmes et dit : «Palestiniennes et Israéliennes doivent œuvrer pour la paix. Il est temps qu’elles partagent une paix juste.» En somme, les discussions et les conclusions des 11es RIFS ont permis non seulement de mettre en lumière les liens entre différents thèmes focaux, mais également mis au jour, à tous les niveaux, les conséquences directes et indirectes de ces différents aspects sur la vie et santé des femmes.                  
 


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