Algérie

Des locaux dits du "président" bientôt récupérés



Evoquer la situation que connaissent certains des locaux dits du "président" dans la wilaya de Chlef, c'est aussi parler de grandes enveloppes financières dégagées par l'Etat afin de réaliser, dans la plupart des cas inutilement, ces infrastructures qui n'ont servi finalement à rien.Dans la wilaya de Chlef, comme partout ailleurs à travers l'ensemble du territoire national, ces locaux ont été conçus sans la moindre étude technico-économique ou de faisabilité pour finalement faire l'objet d'un abandon.
"On les a réalisés sans aucune planification et dans des endroits ruraux inaccessibles, où aucune activité ne peut être exercée, au pied des montagnes, sur des terres agricoles alors fertiles et productives et surtout sur des lits d'oued. Ce qui est grave et inadmissible.
Seuls certains desdits locaux réalisés dans les villes, et encore, peuvent répondre aux exigences et aux aspirations de leurs bénéficiaires", fulminent de nombreux jeunes à Chettia (une quinzaine de kilomètres au nord-est du chef-lieu de wilaya).
Pour d'autres, des bénéficiaires des mêmes locaux, notamment dans de nombreux douars à Béni Haoua, à Talassa ou encore à Taougrit, il n'est aucunement question d'y exercer une quelconque activité commerciale ou n'importe quel métier.
"On n'y peux pas exercer une quelconque activité professionnelle compte tenu de l'endroit où ils sont implantés. Mais pour ceux parmi nous qui ne disposent pas d'un logement, ils y habitent avec leurs propres familles malgré les mauvaises conditions, car ils n'ont pas le choix.
Cependant, d'autres les ont carrément fermés et attendent. Ils les ouvrent le matin pour y pratiquer quelques jeux (cartes, dominos ou autres), histoire de tuer le temps, et les referment en fin de journée", témoigne un jeune bénéficiaire.
Plus grave et d'après certaines indiscrétions, certains de ces locaux, particulièrement ceux situés dans des endroits isolés et à l'abri des regards, sont devenus, avec le temps, tout simplement des lieux de débauche et où d'autres activités prohibées sont menées. Il existe également parmi les bénéficiaires de ces infrastructures de l'Etat, ceux qui ne sont aucunement dans le besoin d'avoir un local du genre.
"Mais une fois la décision d'attribution de ces locaux dans la poche, ils les sous-louent à d'autres moyennant de substantiels loyers mensuels. Et ce sont plus de 80% des bénéficiaires des locaux en question qui se sont enrichis, du jour au lendemain, en optant pour cette méthode qui a échappé, du moins pour le moment, à tout contrôle", précise une source de la wilaya.
Pour mettre fin à cette situation, le wali de Chlef, Lakhdar Sedas, a sommé, il y a quelques jours et après enquêtes effectuées sur le terrain, les services administratifs compétents de procéder immédiatement à la récupération de tous les locaux fermés, abandonnés ou sous-loués.
"Cela nous permettra de résorber au moins une partie du taux de chômage qui touche une grande partie de nos jeunes, d'une part. Et de l'autre, on débusquera ceux qui ont bénéficié de ces biens alors qu'ils ne les méritaient pas. Nous veillerons à l'application stricte des décisions que nous venons de prendre, car l'ère de l'anarchie et de la débandade est définitivement révolue", lance-t-il.

AHMED CHENAOUI


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