Des localités rurales en quête de projets de développement

La principale préoccupation de la population reste l'alimentation en eau potable. Malgré la réalisation d'un projet datant de plus de dix ans, l'eau ne coule toujours pas dans les robinets.Elles sont nombreuses les localités des régions rurales, qui attendent leur part des projets de développement, tans promis dans le sillage de la politique d'aide et de soutien aux zones d'ombre. "Nous sommes une zone d'ombre, mais on est oublié pourtant !", s'exclame un habitant de Ouled Anane (commune d'El-Milia, à une soixantaine de kilomètres à l'est du chef-lieu de la wilaya de Jijel).
C'est dans cette localité que les derniers incendies ont fait des ravages. "C'est un grand sinistre, les gens ont subi de grands dégâts dans leurs biens, certains ont tout perdu", poursuit notre interlocuteur, qui insiste sur le fait que malgré l'exode qu'avaient connu les zones rurales, les habitants d'Ouled Anane sont restés fidèles à leur tradition dans cette terre. "Certains sont certes partis, mais d'autres, et ils sont nombreux, sont revenus", explique ce natif de cette localité, fonctionnaire de son état. Ouled Anane n'est pourtant pas trop éloigné du chef-lieu de la commune d'El-Milia.
"Elle n'est pas isolée non plus, même si la route que les habitants de nombreux autres quartiers traversent est impraticable, surtout à T'har", confie-t-il encore. L'absence des projets de développement est déplorée par des habitants, énumérant des préoccupations qu'ils ont soulevées aux autorités communales. Une délégation de l'APC s'est, en effet, rendue sur les lieux pour s'enquérir de la situation dans cette localité, qui a tout de même bénéficié d'un projet de raccordement au gaz naturel.
La principale préoccupation de la population reste l'alimentation en eau potable. Malgré la réalisation d'un projet datant de plus de dix ans, l'eau ne coule pas dans les robinets. Les tentatives de trouver une solution à ce problème ont échoué, laissant les habitants confrontés à leur misère à la recherche d'une goutte d'eau. À ce souci s'ajoute, selon ce qui est soulevé, l'absence d'un réseau d'assainissement et la faiblesse de la couverture téléphonique dans cette localité. "Les gens n'ont que les fosses septiques pour se débarrasser des eaux usées.
C'est insalubre et ça comporte un risque sur la santé", se désole notre interlocuteur. Il convient de noter que cette localité a vécu un véritable enfer des feux qui a ravagé des arbres fruitiers et des oliviers sans compter les vastes espaces d'un couvert végétal parti en fumée en quelques jours. "De Zaamacha à Abarah jusqu'à Akharouf, il n'y a plus de forêt, tout est réduit en cendre", déplore cet interlocuteur. Ce dernier ne fait qu'établir le même constat que ce qui est vécu ailleurs, dans les autres localités avoisinantes. Ouled Arbi, une autre région sinistrée par le feu, n'est qu'à quelques kilomètres de là.
Elle attend sa part des projets de développement, de même qu'Ouled Salah et El-Atka, des localités à la même vocation, situées dans le dernier périmètre des limites administratives avec la wilaya de Skikda. Leurs habitants portent les mêmes préoccupations et aspirent à bénéficier de l'eau d'un barrage qui n'est qu'à un jet de pierre de leurs maisons. Ils attendent aussi des réseaux d'assainissement, le raccordement au gaz de ville et l'ouverture de pistes et des routes, notamment dans les zones forestières, pour éviter la réédition du cauchemar des incendies.
Il reste, à vrai dire, beaucoup à faire, pour aider ces localités désignées sous le vocable de zones d'ombre dans leur quête de certaines commodités. L'eau, les réseaux d'assainissement, le gaz, sinon encore la couverture téléphonique qui reste aléatoire, et le désenclavement sont les principales préoccupations de ces zones pas si éloignées du chef-lieu de la grande agglomération de la commune d'El-Milia.

Amor Z.