Algérie

Des localités entières privées d'eau à El-Milia



Certains habitants de la zone sont des agriculteurs, dont les terres longent ce barrage, sans pour autant bénéficier de la moindre goutte d'eau pour irriguer leurs vastes champs.Il a beau être question de vanter les mérites de la mise en service d'un important projet d'alimentation en eau potable (AEP) au profit de six communes de l'est de la wilaya de Jijel, mais, peine perdue, puisque la situation sur le terrain n'a pas évolué. Du moins pour les localités rurales relevant de ces communes, confrontées, et d'une manière qui perdure, au manque d'eau. Si ce problème a été réglé en partie au niveau du chef-lieu de la commune d'El-Milia, principale bénéficiaire de ce projet, la situation n'a pas évolué d'un iota dans ses agglomérations rurales.
Les populations de ces localités, notamment celles situées dans la périphérie du barrage de Boussiaba, demeurent privées d'eau. Elles sont d'ailleurs nombreuses, ces agglomérations, peuplées d'habitants qui observent avec dépit un bassin gorgé d'eau sans pouvoir s'abreuver de son eau.
"Allez voir dans quelle situation vivent les habitants de Mechat, d'Ouled Arbi et du pôle urbain d'Asserdoune; ils sont dans la crise, ils n'ont aucune goutte d'eau", se désole un habitant de cette région du nord-est de la ville d'El-Milia. Privés d'eau, les habitants de Mechat se sont mis à contester un projet d'AEP du pôle urbain avoisinant Asserdoune à partir du barrage de Boussiaba. "On aurait pu les intégrer dans ce projet", lance notre interlocuteur. En attendant qu'une solution soit trouvée à cet imbroglio, le projet en question tarde à s'achever, au grand dépit des résidents de cette cité nouvellement inaugurée. Pour parer au plus urgent, ces derniers sont contraints d'acheter la citerne d'eau à 700 DA. Et ils ne sont pas tous à pouvoir s'offrir cette citerne à ce prix, eu égard au statut social précaire des résidents, tous bénéficiaires d'un logement social. Telle est la situation qui se présente à Asserdoune, pour ne pas évoquer celle de la vaste étendue de l'autre bourg rural de Mechat avoisinant.
La crise d'eau sévit pourtant avec la même intensité à Tanefdour, un grand groupement d'habitations de quelque 15 000 habitants, qui se trouve à quelques pas, plus au sud, du pôle urbain d'Asserdoune. Plus à l'est, c'est Ouled Arbi, l'autre localité rurale, qui est aux prises avec les mêmes difficultés d'AEP. Sa population est à un jet de pierre du grand bassin de 120 millions de m3 de Boussiaba. À l'autre rive de ce barrage, Ouled Salah, une autre agglomération rurale, dont les terres des ancêtres de sa population ont été englouties par ce barrage. À ce jour, des héritiers courent pour des indemnisations qu'ils ne reçoivent pas de par les difficultés éprouvées dans les démarches entreprises.
Le comble est qu'ils ne reçoivent même pas l'eau de ce barrage, qu'ils contemplent avec admiration mêlée à un dépit à partir des fenêtres de leurs modestes habitations. Pendant ce temps, on peine à exploiter cette grande aubaine en ressource hydrique pour faire bénéficier toutes ces populations de l'eau de ce barrage.
À noter que plus au sud de la commune d'El-Milia, d'autres localités qui ont pour nom Sahridj, Amriouane, Ouled Bouzid, El-Maciaf, El-Kessaf, dont les habitants vivent au rythme du bruit intense des installations industrielles de Bellara, sont également privées d'eau.
Dans ces contrées, c'est la débrouillardise qui l'emporte pour s'abreuver. Le chef de daïra a fait toutefois part de son souci de prendre en charge le problème de l'AEP de toutes ces localités. "C'est ma principale préoccupation", a-t-il indiqué.
Amor Z.


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