Algérie

Des limites d'une évolution hors Maghreb, l'heure de la confédération a sonné


Le rêve de nos aïeux, les Amazighs, a toujours été d'unir la grande Tamazgha, ou
l'Ifriqiya, ou ce que nous appelons communément le Grand Maghreb.Constitué principalement des deux ethnies, amazighe et arabe, dont les liens de sang sont indéniables, le peuple du Maghreb doit reprendre son itinéraire naturel qui est celui de l'union.  
Aujourd'hui,  les événements de Tunisie, d'Algérie et partiellement du Maroc, démontrent bien la réalité de ce destin commun. Ces peuples, libérés du joug colonial européen, sont naturellement unis par le même espoir de prospérité, de justice et de démocratie qui les a conduits à  cette première étape d'indépendance. Ces «peuples» finiront par l'admettre, le comprendre, le revendiquer et pousseront tôt ou tard les politiques en place au changement et à  l'intégration de cette grande nation qu'est le Grand Maghreb. Toute orientation en dehors de ce cadre ne fera que retarder un destin, il n'est plus acceptable que les Maghrébins demeurent séparés. Aux lieu et place de l'intégration et de ses perspectives, les régimes post-coloniaux doivent admettre, et de façon sérieuse, l'alternative évidente de l'Union. L'Union du Grand Maghreb, un nouveau pays et une réelle perspective pour les régimes actuels permettront d'enclencher le changement et les réformes par une approche nouvelle, sûre,  positive, et par-là même de donner un espoir à  la nouvelle génération. La complémentarité des pays du Maghreb représente chacune des réelles alternatives pour le développement des autres pays. En ce sens, la Tunisie, savante en services, et le Maroc, riche de ses ports et de son agriculture et bien d'autres domaines, la pêche mauritanienne, avec le développement des infrastructures routières déjà enclenché en Algérie, tout cela poussera à  une prise de conscience au sein de ce grand pays, sans oublier les grandes potentialités de la Libye qui pourra jouer un rôle face à  des partenaires neutres, car lié par un destin commun.
Les peuples du Maghreb ne peuvent plus compter sur les autres pour les aider à  vivre, ils ont les moyens d'enclencher la création d'une puissance par cette alternative. Il n'est pas utile de rappeler les grands potentiels qui sont dans le tourisme, l'industrie pétrochimique, l'agriculture et bien d'autres domaines, ces immenses possibilités se développeront en interne grâce à  la naissance d'un grand marché, mais aussi à  une complémentarité naturelle, et surtout grâce à  une main-d'œuvre abordable, formée et présente. Tous ce potentiel, qui sera valorisé à  proximité immédiate de l'Europe, renforcera des partenariats solides dans le cadre de l'investissement et du transfert de savoir-faire, mais aussi dans celui d'une stabilité régionale accrue.  Tous ces facteurs positifs, qui ne sont plus à  démontrer, feront basculer inévitablement toute la région dans le développement. L'ensemble maghrébin ne peut plus évoluer ni se développer séparément ; de région instable, il sera rapidement admis parmi les grands pays émergents, et seul réel potentiel actuellement existant en Méditerranée, l'une des régions les plus stratégiques et les plus convoitées du monde. Mais, d'abord, les intellectuels, les leaders d'opinion et les hommes politiques doivent prendre en considération cette donne, l'assumer et àªtre conscients de son importance, il est temps que les peuples du Maghreb se réapproprient leur destin.
La Confédération du Grand Maghreb, qui compte cinq Etats membres, pourra se proclamer à  partir des instances existantes depuis les années 80, et aller par la suite vers des mécanismes communs dans la perspective d'une Constituante pour une fédération des «Etats-région» basée sur des principes démocratiques. Le Maroc, qui a entamé ce processus interne, sera suivi par l'Algérie et le reste des pays, qui, à  terme, se dissoudront sous forme de région.
La régionalisation se fera dans ce grand ensemble, en prenant en considération les anciens Etats, les spécificités linguistiques, économiques et structurelles de chaque nouvelle entité, le gouvernement fédéral assurera des missions de souveraineté et garantira la démocratie et l'Etat de droit.
Notre grande nation a besoin de franchir ce pas historique et décisif qui la sortira de l'obscurité et lui donnera un sens logique et un projet fédérateur qui sera indéniablement prospère pour tous.
Cet objectif clair motivera les peuples et ouvrira de vraies perspectives à  sa jeunesse désespérée, les richesses communes seront redistribuées au prorata des populations, les régions qui profiteront en premier de leurs richesses participeront, dans le cadre d'un fonds commun, au développement des autres régions, le souci de justice sera préservé par celui de la transparence et de la représentativité de toutes les régions au sein des institutions fédérales.
Cet ensemble fera de l'ombre à  bien d'autres ensembles bâtis sur l'esclavagisme ouvrier sous couvert de communisme autoritaire, car à  la base, ces ensembles sont pauvres et injustes. Notre région procurera, au contraire, un développement de qualité à  son peuple, car sa terre est riche et l'Union ne fera que démultiplier cette richesse et accroître son potentiel.
Certes, ces quelques lignes peuvent àªtre perçues comme utopiques, mais il est des circonstances où il est nécessaire de croire en un projet positif et d'en faire un objectif commun, fédérateur et salvateur, aux lieu et place des aventurismes de tous genres et des impasses, d'avoir la lucidité nécessaire et le courage historique face à  une réalité présente pour assurer à  la jeunesse maghrébine un espoir et une perspective réelle et quantifiable.          
- Idir Saci. Doctorant en droit pénal et sciences criminelles- Jeune Algérien.
 
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)