Algérie

Des Libyens veulent saborder les élections de décembre



Le responsable de la diplomatie américaine à Tripoli a averti hier contre ceux qui essaient de détourner les débats dans le but d'empêcher le déroulement des élections générales, prévues pour le 24 décembre prochain.Les Libyens se sont séparés vendredi soir à Genève sans aboutir à un accord concernant les condtions du déroulement des élections prévues à la fin de l'année en cours, après cinq jours de discussions dans le cadre du Forum sur le dialogue politique libyen (FDLP), parrainé par l'ONU. "Malgré toutes les opportunités, il n'y a toujours pas de terrain d'entente. Le peuple libyen se sentira certainement déçu, car il aspire toujours à la possibilité d'exercer ses droits démocratiques lors des élections présidentielle et législatives du 24 décembre", a regretté le sous-secrétaire général des Nations unies et coordinateur de la Mission d'appui des Nations unies en Libye, Raisedon Zenenga, lors de son discours de clôture de cette session de discussions. "Au moment où nous concluons cette session, je vous encourage à continuer à vous consulter entre vous pour trouver un compromis viable et cimenter ce qui vous unit", a lancé M. Zenenga à l'adresse des délégués libyens, dont les islamistes proches de la confrérie des Frères musulmans, qui ont demandé l'adoption par référendum d'une nouvelle Constitution avant l'organisation des élections générales.
Cela implique inévitablement le report pur et simple de ces élections générales, censées mettre fin à la crise libyenne et ouvrir la voie à une phase de stabilisation politique de la Libye, en guerre depuis dix ans. Des voix libyennes mais aussi étrangères se sont élevées pour dénoncer un énième coup de force de certains acteurs politiques en Libye, ouvertement accusés de défendre un agenda autre que celui visant à sortir le pays de l'impasse. "Nous exhortons toutes les parties nationales et la mission de l'ONU à assumer leurs responsabilités et à privilégier l'intérêt commun et à se mettre d'accord sur une formule qui garantira la tenue d'élections à temps et permettre au peuple libyen d'exercer son droit de vote", a réagi l'actuel chef du gouvernement d'union nationale, Abdulhamid Al-Debaiba, sur son compte twitter.
"Si nous saluons les membres du Forum de dialogue politique qui ont montré leur attachement à ce qu'ils avaient préalablement approuvé et leur respect des délais fixés pour mettre fin à la phase intérimaire et élire un pouvoir exécutif doté d'une pleine légitimité populaire et juridique, nous sommes surpris par l'écart de certains aspects de la discussion... et l'émergence de propositions qui contredisent le texte et l'esprit des résultats du dialogue politique", a déclaré Fethi Bachagha, l'ancien ministre de l'Intérieur du défunt Gouvernement d'union nationale, en réaction aux tentatives de certains délégués à Genève d'introduire d'autres sujets de discussions dans la feuille de route déjà établie par le FDLP et soutenue par l'ONU.
Pour Bachagha, ceux qui s'opposent à cette feuille de route "n'ont qu'à se retirer du Forum de dialogue", lit-on sur son compte Facebook. "Nous avons suivi de près les réunions du Forum à Genève cette semaine, y compris plusieurs de ses membres qui semblent essayer d'introduire une 'pilule empoisonnée' pour s'assurer que les élections n'auront pas lieu ? soit en allongeant le processus constitutionnel, soit en créant de nouvelles conditions qui doivent être réunies pour que les élections aient lieu", a noté pour sa part l'envoyé spécial des Etats-Unis en Libye, Richard Norland, dans un communiqué rendu public hier matin, estimant toutefois qu'"en fin de compte, il n'est pas possible de décider de l'avenir de la Libye que par les Libyens eux-mêmes".
Car, toujours selon M. Norland, l'ONU et d'autres parties non libyennes ne sont là que pour accompagner les Libyens à faire aboutir le processus de paix, issu du sommet de Berlin du 19 janvier 2020.


Lyès Menacer


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