Algérie

Des lendemains qui déchantent


Des lendemains qui déchantent
La déception a été grande chez les citoyens qui ont souscrit à un logement dans le cadre du programme dit promotionnel participatif (LPP) après avoir appris qu'ils sont tenus de verser un million de dinars pour la seconde tranche de leur apport personnel.Alors qu'à l'origine, ils devaient s'acquitter de la moitié de la somme qui leur est réclamée maintenant. Personne aujourd'hui, au sein des autorités, à commercer par le directeur général jusqu'au ministre de l'Habitat, n'a daigné recevoir les représentants des contestataires qui ont manifesté dernièrement à Alger.Pour leur expliquer pourquoi ce retournement et essayer de trouver un terrain d'entente avec les postulants qui sont pour la plupart des cadres supérieurs, des fonctionnaires, des médecins, des pharmaciens ou des enseignants.Rien que du mépris accompagné de réponses autoritaires du ministre de l'Habitat, quand il a été sollicité par la radio ou la télévision, du genre : «C'est comme ça, un point c'est tout. Quand on veut acheter un logement neuf, on y met le prix...»Cet exemple illustre, sans doute, ce qui attend certaines catégories d'Algériens, dans les jours qui viennent. Particulièrement les couches moyennes, mais pas seulement.Des jours difficiles, faits de restrictions, de privations, de sacrifices sur le train de vie quotidien de la grande majorité des citoyens du fait de la conjoncture particulièrement difficile, suite à la baisse drastique des recettes des hydrocarbures. Ils devront ainsi tout payer plus cher, à peine habitués qu'ils sont à la légère amélioration de leur train de vie, de leur mode de consommation, encouragés par les mesures d'augmentation de salaires dont ils ont bénéficié ces deux ou trois dernières années.Beaucoup vont devoir puiser dans leurs économies, peut-être pas pour boucler leurs fins de mois, mais pour faire face à des dépenses supplémentaires non pas imprévues, mais beaucoup plus élevées qu'ils ne l'imaginaient. Tout simplement parce que l'inflation aura fait son ?uvre, le bas de laine de beaucoup d'Algériens risque de se réduire comme peau de chagrin.Quant aux plus faibles revenus, ils vont devoir affronter une précarité encore plus importante.La faute est à imputer aux autorités, au pouvoir en général qui non seulement s'est montré incapable de prévoir un retournement ? durable et défavorable pour nous ? des marchés pétroliers, pénalisant lourdement le développement économique et social du pays dépendant pour plus de 90% de l'étranger. Mais plutôt à l'incapacité d'envisager la mise en place d'un outil de production performant dans l'industrie et l'agriculture qui aurait permis de substituer le recours massif aux importations.Et c'est à ce niveau que l'on mesure l'incapacité de gouvernance du pouvoir actuel depuis plus d'une décennie, préférant plutôt la gestion d'une rente avec toutes les dérives dont la corruption n'est pas des moindres.Un tel constat est encore plus vrai dans une conjoncture économique aussi tendue et dans ce contexte, il n'a pas su donner l'exemple en procédant par exemple à une réduction du train de vie de l'Etat. Une mesure indispensable, mais pas suffisante.


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