Algérie

Dès le réveil, il se bat sur tous les fronts L'Algérien est malade de son stress



Dès le réveil, il se bat sur tous les fronts                                    L'Algérien est malade de son stress
Stress - Tant que le stress se limite à courir, souvent en vain, derrière le temps qui lui n'a pas de limite et à rater quelques virages de la vie mal négociés, le problème n'est pas bien grave...
C'est un constat qu'il faudra bien intégrer dans notre logiciel : nous vivons mal. Les Algériens vivent mal. Non pas qu'ils n'en aient pas les moyens, c'est même tout le contraire mais parce que leur environnement est perpétuellement sous pression. Nous sommes tous atteints, à des degrés divers par la maladie du siècle, le stress. Médecins et psychologues se sont longuement étendus sur le phénomène sans jamais trouver de remède efficace.
Certains l'expliquent par le nouveau mode de vie, d'autres le justifient comme étant la rançon de la modernité. Mais tant que le stress se limite à courir, souvent en vain, derrière le temps qui, lui, n'a pas de limite et à rater quelques virages de la vie mal négociés, le problème n'est pas bien grave mais dès qu'il est exacerbé par des échecs à répétition et surtout l'impossibilité de voir le bout du tunnel alors l'abcès crève et peut prendre d'autres formes moins bénignes cette fois.
La maladie de la thyroïde par exemple en est la parfaite illustration. Il est difficile, voire impossible de quantifier le nombre d'opérations chirurgicales effectuées depuis ces dix dernières années et qui touchent spécialement les femmes.
Des jeunes malheureusement optent pour une toute autre solution pour régler leur problème, radicale et qui pour eux a l'avantage de supprimer le problème au lieu de le traiter Nous pensons bien sûr aux harragas. Sans travail, sans perspective de fonder un foyer, sans même un avenir puisque leurs aînés leur bouchent l'horizon, ils se sont agrippés à la seule bouée de sauvetage (sans jeu de mots) qu'ils ont eue entre les mains, l'aventure de l'émigration clandestine pour tenter leur chance sur l'autre rive de la Méditerranée.
Fatigués d'espérer, las d'attendre un logement qui ne vient pas ou un travail qui se fait désirer de nombreux Algériens ont décidé de recourir à la solution finale, la solution ultime : le suicide.
Quelques-uns se jettent du haut d'un pont comme à Constantine, à Hydra ou à Oran, d'autres se tuent par armes à feu (essentiellement des policiers), certains préfèrent s'asperger d'essence et s'immoler en public comme un ultime message adressé aux décideurs et à la société de ce pays. Mais il y a plus grave encore : des enfants et des adolescents en arrivent à la même extrémité.
Ils se pendent ou s'autodétruisent par le feu, quelquefois dans la cour même de leur école. Peu importe le nom scientifique que l'on donne aujourd'hui à ce phénomène mais une chose est sûre : quand une partie de la société est atteinte à ce point c'est que toute la société est globalement malade.


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