Algérie

Des juristes appellent à la libération "immédiate" des détenus politiques dans les geôles israéliennes



Des juristes appellent à la libération
PARIS - Des juristes et militants des droits de l'homme ont appelé à la libération "immédiate" des détenus politiques palestiniens dont certains croupissent depuis plus d'un quart de siècle dans les geôles israéliennes où ils sont soumis à la loi martiale.
Le militant des droits de l'homme et eurodéputé Patrick Le Hyraric a critiqué, lors d'une rencontre-débat jeudi soir à Paris sur les prisonniers politiques palestiniens, la loi dite Shalit qui, a-t-il affirmé, a durci "considérablement" les conditions de détention de ces prisonniers, les privant même de visites.
En mai 2011, la Knesset a adopté la fameuse "loi Shalit" qui a imposé des conditions plus sévères sur les prisonniers du Hamas dans les prisons israéliennes, dans une tentative d'exercer un chantage pour la libération du soldat captif Gilad Shalit. Ces changements comprennent l'option de recalculer arbitrairement les peines de prison en années civiles plutôt qu'en années administratives (l'année israélienne administrative est de 345 jours, donc plus courte de 20 jours.)
M. Le Hyarick s'est indigné, à cet effet, de la prolongation de la durée de détention de certains prisonniers dont le franco-palestinien Salah Hamouri pour qui les changements de calendriers par les forces de l'occupation signifient un emprisonnement supplémentaire de 140 jours appliqué rétrospectivement et sans possibilité d'appel, et ceci contrairement à la date de sortie apparaissant sur son jugement écrit.
L'avocate Fadwa Barghouti, épouse de Marwan, député enlevé puis incarcéré depuis 2002, avec 22 autres parlementaires dont le président de la Chambre, a, de son côté, critiqué le "deux poids, deux mesures" de la France dans le traitement du cas Hamouri. "La France a bien sacrifié le civil qu'est Salah Hamouri et défendu l'autre franco-israélien Gilad Shalit, parce qu'il est militaire", s'est-elle désolée.
Le soldat israélien a été libéré le 18 octobre dernier à la suite d'un accord entre Israël et le Hamas, en échange de 477 prisonniers politiques palestiniens. Selon les termes de l'accord, d'ici deux mois, 550 autres prisonniers, qui n'ont pas encore été identifiés, seront remis en liberté lors d'une seconde phase, ce qui porterait à 1.027 le total des prisonniers palestiniens libérés.
Selon l'avocate palestinienne, parmi cette deuxième vague de prisonniers, 131 sont des détenus politiques dont 23 ont passé plus d'un quart de siècle dans les geôles israéliennes, soit bien avant les accords de paix d'Oslo, en septembre 1993. Revenant sur ces accords, elle a affirmé que leur signature était une "erreur politique de la part du négociateur palestinien, puisque l'entendement a été réalisé sans qu'il y ait libération de l'ensemble des détenus palestiniens".
"Cette erreur politique a fait que des prisonniers ont eu encore à passer dix-huit autres années dans les geôles israéliennes. Si une partie d'entre eux ont été libérés en octobre dernier, 131 sont toujours derrière les barreaux", a regretté Me Barghouti. Selon elle, actuellement "pas moins de 5.000 Palestiniens, dont des femmes, des personnes âgées et des malades chroniques, sont toujours détenus dans les prisons israéliennes".
L'avocat Shawki Issa, également président d'un groupement d'associations de défense des droits de l'homme, a, lui, rappelé la tenue il y a deux ans à Ariha (Jerrico) d'un colloque international sur les détenus palestiniens et dont la principale recommandation, a-t-il dit, était d'internationaliser leur cause.
"Israël, depuis son occupation des terres palestiniennes en 1967, traite les détenus politiques palestiniens conformément à la loi martiale û militaireû qui, en plus de les priver des plus élémentaires des droits humains, les prive aussi de la protection internationale et du droit civil", a-t-il relevé.
Me Shawqi a annoncé, à cette occasion, qu'un recours sera déposé prochainement auprès de la Cour internationale de justice de La Haye pour demander des "précisions" sur le type de Droit selon lequel les prisonniers palestiniens doivent être jugés et quelles sont les conventions internationales qui devraient s'appliquer sur eux.
"Cela exigerait évidement une résolution de l'Assemblée générale des Nations-Unies qui devrait saisir la Cour de la Haye sur le Droit à appliquer à ces détenus", a-t-il signalé, affirmant qu'il est "certain" que la Cour optera pour la 4eme Convention de Genève qui "garantit les droits dus aux prisonniers".
Présent à cette rencontre, le chef de la mission de la Palestine à Paris, Hail El Fehoum, a exhorté la France d'intervenir dans le dossier palestinien en tant que "partenaire" d'un consensus international dégagé autour de la cause palestinienne.
Tout en admettant que la position de la France est "en train d'évoluer" s'agissant de la cause palestinienne, il a souhaité l'émergence d'un "mécanisme" devant accompagner ce consensus autour du droit de la Palestine à avoir un Etat vivant côte à côte avec Israël, dans les frontières de 1967.


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