Des jeux presque gâchés '

177 athlètes russes ont été évincés. Cela s'est passé dans un contexte de timing très serré. Le Comité international olympique (CIO) et le Tribunal arbitral du sport (TAS) ont décidé du sort final des athlètes russes.La Russie est au c?ur d'un gros scandale de dopage, selon le rapport du 18 juillet écrit par Richard McLaren. Les tests antidopage des athlètes du pays ont été truqués. Les fédérations internationales (le CIO et le TAS) ont tranché qui, parmi les athlètes russes, devait participer ou non. «Pour l'instant, 271 sportifs russes ont été admis», a indiqué en aparté le Comité olympique russe dans la soirée du jeudi 4 août.Tout est allé si vite ! Un document du CIO nous rappelle que les épreuves avaient lieu tous les quatre ans dans les plaines de l'ouest du Péloponnèse. Quelques semaines avant, des messagers allaient de cité en cité pour annoncer la tenue des compétitions. On estime à 40 000 le nombre de participants, spectateurs et marchands qui se rendaient à Olympie pour les jeux ! Des compétitions de moindre importance avaient lieu à Delphes, Némée, et sur l'Isthme de Corinthe. C'est dira que ces JO de Rio mériteraient bien une halte.Une halte pour lui faire mesurer non seulement les étapes parcourues depuis ses origines mais plutôt comprendre que la technologie a bouleversée bien des choses. Ces JO de Rio comme les précédents aident les nations engagées à identifier leurs forces, leurs capacités et faiblesses, mais aussi et surtout pour les fédérations sportives à être à l'écoute de leurs doutes, afin d'apprendre à gérer la pression.Il est écrit quelque part dans ce document du CIO que ces 20 dernières années, la technologie la plus fine, la plus innovante, la plus surprenante, a augmenté la performance des sportifs de haut niveau. Elle leur assure aussi un environnement plus sûr et plus équitable. Mais pour être au service des sports, les sciences doivent rester au service de l'humain. Aujourd'hui, à l'heure de cet événement, plusieurs experts et observateurs internationaux du monde sportif enveloppent leur inquiétude d'une seule et unique question : les prochains JO sauront-ils résister aux diverses tempêtes de dopage, de corruption, de trafic, de vols et des stratégies des lobbys qui veulent avoir une main basse sur leurs organisation ' L'interrogation perturberait, nous dit-on.Dans un autre registre, nous apprenons que les athlètes ayant fui leur pays se mesureront aux experts des disciplines sportives. Ils sont une dizaine, ils viennent du Soudan du Sud, la Syrie, l'Ethiopie et la République du Congo, ils seront attendus sur trois sports : l'athlétisme, la natation et le judo. «Nous n'avons pas choisi de quitter notre patrie et nous n'avons pas choisi notre nom de réfugiés et au début nous avions honte de ce mot», a témoigné la nageuse Yusra Mardini, l'adolescente syrienne qui a traversé la Méditerranée à bord d'un canot percé.A 18 ans, elle s'apprête à disputer le 100 m papillon et 100 m nage libre. «Nous représentons 60 millions de personnes dans le monde et je peux promettre que nous ferons tout notre possible pour les inspirer», a-t-elle ajouté. Soucieux d'éviter à ces JO de mauvaises empruntes, mardi à Rio de Janeiro, le président du Comité international olympique (CIO) a demandé une «révision totale du système de lutte antidopage», à trois jours de l'ouverture des Jeux.Il souhaite «un système de lutte antidopage plus robuste et plus efficace, offrant plus de transparence», a déclaré Thomas Bach, une déclaration qui intervient juste au moment où le rapport McLaren concernant des athlètes russes n'est toujours refermé. Outre le dopage, c'est un autre phénomène qui est apparu et inquiète les délégations. Il s'agit des vols qui se sanglent. Après les Australiens, c'est autour des Chinois et des Danois de déplorer des vols dans leurs appartements.«Les bâtiments ne sont pas tous terminés et les incidents se multiplient en ville. Vendredi dernier, un ordinateur et des maillots ont été volés dans les appartements de la délégation australienne.» Ils ne sont pas seuls, puisque des sportifs chinois se sont eux aussi plaints de vols. Shi Dongpeng, spécialiste du 110 m haies, a expliqué à un média d'Etat qu'il s'était fait voler son ordinateur dès son arrivée. Pékin a même signalé que certains de ses ressortissants (membres de la délégation olympique, journalistes et touristes) avaient été victimes de «vols fréquents et parfois à main armée».Idem pour les athlètes danois qui déplorent les vols de téléphones, tablettes et vêtements. En cause, selon le chef de mission qui s'exprimait sur une chaîne de son pays : les «nombreux travailleurs, personnel d'entretien et femmes de chambre qui ont été introduits dans le Village olympique à notre demande». Il y a une dizaine de jours, le Néo-Zélandais Jason Lee a affirmé avoir été kidnappé puis contraint de retirer deux grosses sommes d'argent à des distributeurs automatiques.On comprend mieux pourquoi la scène d'agression de l'ex-mannequin brésilien Gisele Bundchen prévue dans la cérémonie d'ouverture fait polémique et pourrait finalement être retirée... Enfin, l'Algérie qui affrontait jeudi son homologue du Honduras a effleuré une victoire si ce n'est ces erreurs, l'envie de corriger ces erreurs existe, alors espérons...