Algérie

Des jeûneurs volontaires protestent contre la loi sur l'immigration



Lyon / De notre correspondant C'est aujourd'hui, lundi 13 septembre, qu'Eric Besson, ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale présentera devant la presse «le projet de loi relatif à  l'immigration, à  l'intégration et à  la nationalité», qui sera soumis à  l'Assemblée nationale à  partir du 28 septembre prochain, et les amendements gouvernementaux qui seront proposés, concernant notamment la déchéance de la nationalité et la lutte contre l'immigration irrégulière. Décidément sous tous les feux après les remises en cause internationales de la politique d'expulsion des Roms, dont la dernière est le vote, jeudi, d'une résolution critique par le Parlement européen (où pourtant la droite est majoritaire), le ministre va tenter de justifier l'empilement des dispositions prises au fur et à  mesure des faits divers de ces derniers mois. Déjà, ce projet de loi soulève nombre de protestations, dont une manifestation rarement utilisée pour ce prétexte, une grève de la faim. Depuis mercredi 8 septembre, ils sont neuf à  avoir lancé ce mouvement à  Paris, devant l'Assemblée nationale. Ils souhaitent, par la non-violence, poussée à  son extrême, à  la manière de l'Indien Gandhi, s'opposer fermement à  la loi voulue par le président Sarkozy. Pendant dix jours, le temps de l'examen des textes par la commission des lois de l'Assemblée, il s'agit «d'interpeller les députés et leur conscience». Ils appellent, du reste, des citoyens à  les rejoindre dans cette grève protestataire. Pour eux, le texte en question contient des «graves dispositions» : «Le projet de loi sur l'immigration, s'il est voté, accentuera les caractères restrictifs et répressifs du dispositif législatif. Il entraînera une profonde rupture dans notre législation concernant les migrants».  Ils sont prêts à  donner d'eux-mêmes et de leur santé, en jeûnant, pour lancer un cri d'alarme : «En acceptant peu à  peu de considérer les migrants comme des personnes de ''moindre droit , nous perdons par là même une part de notre propre humanité». C'est ce qu'ils refusent. Les jeûneurs craignent «un bannissement des migrants, traduit par l'interdiction de retour en France et dans toute l'Europe pour une période de 2 à  5 ans qui va toucher des familles, des réfugiés ou encore des personnes qui demandaient protection». Ils fustigent la «création de zones d'attente sauvages qui visent à  exclure les migrants de l'espace public, par un enfermement ou une mise sous surveillance. Ces pratiques, outre de les exclure du droit, placeront les migrants entre les mains des préfectures et des services de police», estiment-ils. Cette disposition fait suite, on s'en souvient, de l'impossibilité juridique du gouvernement de répondre à  l'arrivée en Corse de réfugiés kurdes. Pour que les verrous sautent, les manifestants pointent du doigt «le rôle de l'administration qui sera réduit à  celui d'une simple caisse d'enregistrement, des mesures d'un recul très important du rôle des juges en matière de contrôle de l'enfermement et des mesures d'éloignement». Cette «négation de toute justice» est aux termes des signataires de l'appel «l'expression d'un Etat de police», et plus un Etat de droit dans lequel «toute personne, quels que soient son statut, sa condition, ou ses origines doit pouvoir jouir de ses droits fondamentaux». Parmi les jeûneurs se trouvent des militants d'associations d'entraide, tel Jean-Paul Nunez, de la Cimade-Montpellier, ou encore Alain Richard, prêtre franciscain qui avait lancé avec un certain retentissement, en 2007, les Cercles de silence à  Toulouse, des Cercles qui se sont essaimés, depuis, par dizaines dans toute la France, pour marquer leur soutien aux personnes sans-papiers.     
 


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)