Algérie

Des jeunes militants du FLN se révoltent



Les jeunes militants du plus vieux parti, le FLN, se révoltent à la veille des élections législatives. Deux sit-in ont été observés, hier, par une centaine de militants, affichant leur rejet de la candidature des ministres et des membres du bureau politique, ainsi que celles des députés qui cumulent plusieurs mandats.Le premier rassemblement a eu lieu devant le siège national du parti à Hydra (Alger) et le second à l'hôtel Mouflon d'Or, où sont examinés les dossiers des candidatures pour le scrutin électoral. Contacté hier, M. Badis Bouloudnine, leader du mouvement et ancien militant du FLN, a exprimé son ras-le-bol vis-à-vis de la politique qui règne au sein du parti, où les anciens militants accaparent des têtes de liste, fermant toutes les portes aux jeunes générations qui constituent 80% des militants.
«Ça suffit ! Nous voulons en finir avec les anciennes traditions, il faut donner la chance aux jeunes», a-t-il lancé, ajoutant : «Il n'est pas question de fermer les yeux sur cette injustice.» Il dénonce la marginalisation des jeunes et leur mise à l'écart dans la course aux élections. «Les dossiers de plusieurs jeunes cadres ont été écartés, alors que les mêmes personnes sont toujours en tête de liste», a-t-il dénoncé.
Le représentant des jeunes militants interpelle le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, en sa qualité de président d'honneur du parti, à intervenir pour donner la priorité aux jeunes dans le choix des candidats aux prochaines législatives du 10 mai. «Les jeunes n'acceptent plus d'être un simple slogan, ils veulent avoir leur place dans les structures du parti et des institutions de l'Etat», affirme M. Bouloudnine, rappelant que le président de la République a, lors de son discours à Arzew, mis l'accent sur l'importance d'accorder la chance aux jeunes cadres.
M. Bouloudnine a fait savoir qu'il a été reçu par le secrétaire général du parti, M. Abdelaziz Belkhadem, au Mouflon d'Or. Ce dernier a reconnu, selon la même source, la légitimité des revendications des contestataires et a, en conséquence, promis de les prendre en charge dans les plus brefs délais. Les contestataires sont repartis, mais promettent de revenir en force le 25 mars, le jour où les listes électorales seront rendues publiques.
«Si les ministres et les anciens députés venaient à figurer en tête de liste, nous allons faire «une révolution». «Nous bloquerons l'accès aux kasmas aux ministres et aux mouhafads», promet-il, ajoutant : «Nous exigeons que les jeunes soient en tête de liste.»
Et de conclure : «Si on continue à marginaliser les jeunes militants, nous allons opter pour un vote sanction», a-t-il prévenu, affirmant que son mouvement a réussi à empêcher des ministres de se placer en tête de liste dans différentes wilayas. Il cite le cas de celui du Travail, Tayeb Louh, qui s'apprêtait à se placer en tête de liste dans la wilaya de Tlemcen, mais qui a été chassé par les jeunes. Le ministre de l'Enseignement supérieur, Rachid Harraoubia, a été également chassé de la tête de liste à Souk Ahras.


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