Algérie

Des institutions et des fonctionnaires sont de la partie



Des institutions et des fonctionnaires sont de la partie
La situation s'apparente à un labyrinthe qui renseigne fort bien sur l'étendue du fléau et de l'organisation des lobbies et acteurs de la contrebande qui ont visiblement inspiré pas mal d'Algériens de différents statuts sociaux.Ce que nous apprendra Said, originaire de la bourgade de Aïn El Karma, à une dizaine de kilomètres de Bouhadjar, est inouï: «Moi, je travaille pour le compte d'un cadre d'une administration au chef-lieu de la wilaya de Bouhadjar. Il m'a confié son véhicule - une Peugeot 505, pour être utilisé dans le trafic de carburant. On se retrouve chaque fin de journée pour le partage du butin», nous a révélé le jeune homme. Faisant du chômage son cheval de bataille, Saïd n'a eu que la contrebande du carburant pour vivre. «Si l'on me donnait du travail, je n'aurais pas à vivre de la contrebande.» Il fera savoir que des dizaines d'autres familles dans les douars isolés vivent de l'activité illicite, contrebande du carburant et l'alimentation générale et même du cheptel. L'ensemble de ces spécialistes composant la chaîne de la contrebande «djmaât ettahrib», à travers toutes les wilayas frontalières ont fait des fonctionnaires d'administrations locales telles que la wilaya et la commune sans parler des centaines d'agents et cadres d'institutions hospitalières, leur second sobriquet. Ce business de la honte ne fait pas la fierté de Saïd, encore moins celle de ses semblables. Ceux, contraints de rallier le rang des jeunes chômeurs exploités par les contrebandiers du gasoil. En réalité la situation s'apparente à un labyrinthe qui renseigne fort bien sur l'étendue du fléau et de l'organisation des lobbies et acteurs de la contrebande qui ont visiblement inspiré pas mal d'Algériens de différents statuts sociaux. Aussi, le contexte sécuritaire et politique, à savoir les révoltes en Tunisie et en Libye ont été une aubaine pour les contrebandiers.Ces derniers ont exploité un créneau aussi important, celui des produits pétroliers. Bien que pas nouveau, mais la situation chez nos voisins tunisiens et libyens, pour qui, la demande a connu une hausse sans précédent. Chez ces derniers, il suffit d'avoir un engin roulant pour être client du carburant de contrebande. Chacun des réservoirs des milliers de deux et quatre roues des villages tunisiens limitrophes, contient du carburant algérien issu du trafic. Tout le monde en est consommateur, du simple citoyen, gendarme ou du policier au transporteur routier, en passant par les chauffeurs de taxi. Avec des prix hors de portée, une frange importante de la population tunisienne a jeté son dévolu sur le gasoil algérien. Il n'y a qu'à faire un tour de l'autre côté de la frontière pour pouvoir le constater. Des jerricans de volume variable étiquetés «gasoil algérien» sont exposés tout le long de la route Sakiet Sidi Youssef- et à Hammam Bourguiba en Tunis, avons-nous constaté par nous-mêmes. En revanche, les marchés locaux des wilayas frontalières de la région Est de l'Algérie sont inondés de différents produits illicitement introduits de Tunisie. Il ne peut en être autrement pour des villes situées à quelques encablures d'une frontière. Devant cette situation très complexe dont l'incidence sur l'économie nationale est immédiate, la question que d'aucuns se posent est de savoir si l'Etat a pris les dispositions nécessaires, s'il existe une réelle volonté politique pour empêcher les trafiquants de tous poils de se sucrer à ses dépens. Dans ce sillage il est important de signaler les efforts consentis par l'Etat algérien, à l'effet de lutter contre cette hémorragie économique. On note d'ailleurs, un recul du phénomène de la contrebande aux frontières Est Les mesures exceptionnelles prises par les services de sécurité, au sein du contexte sécuritaire sont à l'origine de la régression du phénomène de la contrebande sous toutes ses formes aux frontières est du pays. C'est une première depuis la dégradation de la situation sécuritaire au niveau du relief frontalier Est du pays, où toutes les zones montagneuses, limitrophes avec la Tunisie notamment, Bouhadjar, Aïn El Karma, sont, devenues de véritables passoires pour les réseaux de contrebandiers, spécialisés en tous genres de contrebandes.Selon un rapport trimestriel établi, par les services en charge de lutter contre cette saignée économique, le phénomène a considérablement régressé, avons-nous appris de source sécuritaire. Ce constat positif est le fruit de la mise en place d'un dispositif exceptionnel, pris par les gardes-frontières, GGF, déployés sur tout le relief frontalier Est. Selon le même rapport, comme précisé par notre source, l'éradication à 99% de tout mouvement contrebandier nocturne surtout. Permettant ainsi aux populations de plusieurs mechtas aux niveaux de nos frontières, de reprendre leurs activités agricoles, après s'être orientés des années durant, vers le troc du carburant contre les produits alimentaires. Devenu très en vogue, cet échange, s'est vite transformé en commerce très rentable pour les populations frontalières, vivant dans l'enclavement et la pauvreté. L'essor caractérisant ce commerce, s'est transformé en contrebande, occasionnant une véritable saignée pour l'économie nationale et le Trésor public, notamment en ce qui concerne les produits alimentaires subventionnés par l'Etat. Ont aussi apporté leur lot de contribution dans la réduction du volume de la contrebande, les éléments de l'ANP, qui au vu de la situation sécuritaire, prévalant chez nos voisins, les Tunisiens et Libyens, ont renforcé leur déploiement sur tout le relief frontalier Est, et la multiplication des opérations de ratissage.Par ailleurs et dans le même contexte, nous apprenons que les services des douanes sont en phase de renouvellement et d'extension de leur réseau de transmission radio. La nécessité de tels investissements est imposée par l'immensité du territoire algérien, d'une part et la multiplication des actes de contrebande, d'autre part.




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