Sur un marché de 3 milliards de dollars, les deux tiers sont accaparés par les importateurs contre un tiers seulement pour la production locale dans la filière pharmaceutique. Tout comme les produits alimentaires, les besoins de l'Algérie en médicaments sont majoritairement satisfaits par l'importation. Un créneau marqué par les dépassements, puisque, imposant leur diktat, certains importateurs ne respectent pas les engagements tenus, pénalisant ainsi les malades. En témoignent les épisodes récurrents de pénuries de médicaments que connaissent nos hôpitaux. Les importations de médicaments ont donc besoin d'être assainies pour aller vers plus de professionnalisation. Mais le plus important à faire pour inverser la donne et passer du statut d'importateur à celui d'exportateur, comme ne cessent de le souligner les responsables en charge du secteur, est d'encourager la production. Ce qui se fait dans les discours. Mais les mesures arrêtées jusque-là restent superficielles et sont en contradiction avec la volonté de l'Etat de mettre en place une stratégie efficace pour la filière pharmaceutique, laquelle est inscrite pourtant parmi les priorités à prendre en charge. Les difficultés que traverse le marché des médicaments ne sont pas propres à cette filière mais elles sont relevées dans bien d'autres filières industrielles en quête de croissance et d'indépendance vis-à-vis des importations. Elles sont surtout en contradiction avec les capacités existantes, que ce soit dans les médicaments, la sidérurgie, l'agroalimentaire ou la mécanique. Cette situation nous rappelle la nécessité de favoriser la production en encourageant les initiatives qui, elles, ne manquent pas. Elles ne cherchent qu'à être exprimées et concrétisées dans un environnement sain, loin des lenteurs et des blocages administratifs. En d'autres termes, en mettant un terme à tous ces freins à l'investissement qui balayent d'un coup les discours officiels. 2014, c'est dans moins de deux ans et l'objectif de faire passer la part du PIB de l'industrie de 5 à 10% risque fort d'être raté à la lumière de ce qui se fait.
S. I.
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Posté Le : 29/04/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samira Imadalou
Source : www.latribune-online.com