Photo : S. Zoheir
Par Amirouche Yazid
De nombreuses filières de l'industrie nationale sont à la traîne. Le discours officiel se contente de définir ces filières comme des «priorités» et «incontournables» pour bâtir une économie performante. Les mots sont beaux. Mais sur le terrain, les choses avancent aux pas de tortue. Cela fait néanmoins quelques heureux : les barons de l'importation. Pétrochimie, pharmacie, mécanique, ciment, textile' sont autant de filières en attente de développement pendant que l'importation construit son empire et prolifère avec sa facture de plus en plus élevée. Dans la pétrochimie, c'est une nouvelle stratégie qui a été annoncée il y a deux ans. Un programme de 25 milliards de dollars a été lancé avec l'objectif de «réaliser une plus grande intégration de l'industrie nationale». Beaucoup d'espoirs ont été placés dans cette industrie, comme l'illustraient les propos du ministre de l'Energie et des Mines. M. Youcef Yousfi avait déclaré que «l'Algérie s'oriente vers une ré-industrialisation pour réaliser une croissance économique élevée au cours de la décennie à venir, grâce, entre autres, à la relance de la filière de la pétrochimie qui portera sa part dans cet effort». Les résultats escomptés tardent à venir.
Dans l'industrie pharmaceutique, il est notoire que le retard est énorme et que les Algériens font face à une pénurie de médicaments insoutenable. L'ex-ministre de la Santé avait brillé par ses maladresses quand il réduisait la pénurie de médicaments à «problème de commercialisation». Or, le problème est nettement plus profond qu'il ne le présentait. L'Algérie est manifestement appelée à produire davantage localement pour pouvoir maîtriser le marché du médicament. Une estimation et une échéance ont été annoncées : Il s'agit de produire localement 70% des besoins nationaux en 2014. En termes de stratégie, les responsables du secteur évoquent la nécessité de «promouvoir une véritable industrie pharmaceutique, capable de stopper la saignée due au recours aux importations». Mais une telle 'uvre semble se heurter à des lobbies de l'importation qui obstruent toute piste de développement d'une industrie locale. Les ministres qui se succèdent au poste sont visiblement confrontés à des lignes rouges quand ils osent avancer vers la plaie. Le schéma est quasiment identique s'agissant de l'industrie des ciments. Un marché dans lequel le gouvernement semble se complaire à recourir à l'importation pour achever les projets structurants lancés dans différents programmes. C'est pour la énième année donc que le gouvernement recourt à l'importation du ciment. L'industrie du textile n'est pas dans une situation reluisante. L'Algérie, qui a un véritable potentiel en la matière, peine cependant à tisser une véritable industrie textile. Dans l'industrie automobile-mécanique, la fin de l'année se présente comme une échéance déterminante pour la filière. C'est l'échéance prévue pour la concrétisation du projet d'implantation de l'usine Renault en Algérie. Les déclarations du P-dg de Renault augurent de bonnes perspectives pour le projet. «Nous sommes numéro un des ventes en Algérie. Nous ne pouvons pas ignorer le souhait du gouvernement algérien de se doter d'une usine qui alimenterait le marché local et éventuellement des marchés hors d'Europe. On n'a pas le choix, on le fera. S'il y a une usine en Algérie, nous ferons tout pour qu'elle soit Renault», a-t-il indiqué. Il y a aussi le projet de création de deux clusters d'industrie auto-mécanique, qui est dans sa phase finale. Le premier sera implanté à Rouiba (Alger) autour des installations de la Snvi et le second sera installé à Constantine à proximité de l'Entreprise nationale de matériel de travaux publics (Enmtp). Mais de tels projets peinent encore à voir le jour et à devenir des lieux de production. Décidément ces différentes filières de l'industrie nationale sont maintenues dans une posture de non-performance au grand bonheur des importateurs !
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Posté Le : 30/09/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A Y
Source : www.latribune-online.com