Dans les années 70, l’ingénieur français Georges Mougin avait eu l’idée «géniale» de transporter des icebergs depuis l’Antarctique afin de lutter contre la sécheresse en Afrique. Les actuels progrès en informatique permettent maintenant de rendre ce rêve fou un peu plus réaliste, selon la version anglaise du magazine Wired.
Avec l’explorateur Paul-Emile Victor, Georges Mougin avait conçu l’idée fantaisiste d’attacher un iceberg de plus de six million de tonnes à une corde et de le remorquer jusqu’en Afrique, là où les besoins en eau se font parfois cruellement ressentir. Avec l’aide du prince Saoudien Mohammed al-Faisal, il avait créé alors la compagnie ITI (Iceberg Transport International) et commencé ses recherches. Cependant, par manque de technologies adaptées, l’idée n'avait jamais vu le jour et était restée en suspens pendant de longues années…
Finalement, en 2009, Georges Mougin découvre Dassault Systèmes, une entreprise française spécialisée dans la conception de logiciels de simulation algorithmique. En rentrant tous les paramètres importants (poids de l’iceberg, trajectoire, vitesse et puissance du bateau, prix du carburant, etc), il peut maintenant tester sa théorie grâce à des simulations informatiques, voir si elle est possible et surtout évaluer les coûts de transport.
Après des mois de recherches, IceDream, l’équipe d’ingénieurs travaillant avec lui, affirme que l’idée semble maintenant à peu près faisable. Remorquer un iceberg de 7 millions de tonnes de l’Arctique (aux alentours de l’île de Terre-Neuve) jusqu’aux côtes du Sahel prendrait à peu près 141 jours et coûterait au moins 2 millions d’euro. En l’enveloppant dans une bâche isolante, l’iceberg ne se casserait pas. Néanmoins, il est prévu qu’il fonde et perde environ 38% de sa masse.
Selon le magazine américain de vulgarisation scientifique Popular Science, la lutte contre une sécheresse importante nécessiterait en réalité un iceberg bien plus gros (de près de 30 million de tonnes), qui permettrait ainsi de faire boire 1 millions de personnes pendant un an. A ce détail près, l'équipe IceDream affirme que le modèle tient la route et que les données brutes restent valables.
Encouragé par ces résultats, Georges Mougin n'entend pas rester au stade de la simulation informatique: selon le magazine américain Fast Company, un véritable essai est maintenant prévu pour 2013-2014.
Photo: un iceberg. kaet44 via Flickr CC License by
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Posté Le : 11/08/2011
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Ecrit par : Monde. Mercredi 10 août 2011
Source : Slate.fr