Algérie

Des hommes autour du Prophète



Outbah Ibn Ghazwân, que Dieu l’agrée Forts de ces précieux et louables conseils, Outbah et son armée se mirent en route. Cette expédition comptait plusieurs femmes, dont sa propre épouse et les épouses et sœurs d’autres hommes. Ils arrivèrent finalement à un lieu appelé Qasaba, à proximité d’Al-Ouboullah. Cet endroit devait son nom à l’abondance des tiges, semblables à des roseaux, qui y poussaient. L’armée d’Outbah poursuivit ensuite sa route jusqu’à Al-Ouboullah, située sur les bords de l’Euphrate. Cette cité fortifiée servait de dépôt d’armes aux Perses. La cité disposait de plusieurs forteresses, desquelles émergeaient des tours. Celles-ci constituaient des postes d’observation permettant de détecter tout mouvement hostile provenant de l’extérieur de la cité. La cité paraissait imprenable. Quelles étaient les chances d’Outbah de conquérir la ville avec un nombre si restreint de combattants, qui plus est, armés uniquement d’épées et de lances ? Un assaut direct était à fortiori vain. Il ne restait à Outbah qu’à réfléchir à quelque stratagème. Comme ils approchaient d’Al-Ouboullah, un escadron perse sortit pour les affronter. Les musulmans avançaient audacieusement, les drapeaux flottant derrière eux et la poussière soulevée tout autour d’eux emplissait l’air. Les Perses crurent alors que les musulmans au devant de ces drapeaux n’étaient que l’avant-garde d’une puissante et nombreuse armée. Persuadés qu’ils n’étaient pas de taille face à un tel adversaire, ils paniquèrent et se préparèrent à évacuer la cité. Amassant tous les biens qu’ils pouvaient, ils se ruèrent vers les bateaux arrimés sur la rivière, et abandonnèrent leur très fortifiée cité. Outbah entra dans la cité sans essuyer la moindre perte humaine. Al-Ouboullah lui servant de base, il parvint à ramener les villes et villages avoisinants sous le contrôle des musulmans. La victoire d’Outbah ainsi que les richesses de la région attirèrent une foule de gens à la recherche d’une vie aisée et prospère. Outbah s’aperçut que beaucoup de musulmans étaient enclins à mener une existence laxiste, et à suivre les us et coutumes locales, affaiblissant ainsi leur détermination à poursuivre le combat. Il écrivit à Omar Ibn Al-Khattab, lui demandant la permission de bâtir la ville de garnison de Basrah. Omar approuva les sites sélectionnés par Outbah. La position hautement stratégique de Basrah, entre le désert et les ports du Golfe, permit de lancer d’autres offensives militaires vers l’est. Outbah avait lui-même établi les plans de la cité. Il y construisit la première mosquée, qui consistait à un simple enclos couvert à un seul angle, tout à fait convenable pour les assemblées. Le départ pour les campagnes militaires se faisait à partir de la mosquée. Leurs participants avaient fini par s’installer dans cette contrée, et à y bâtir leurs maisons. Outbah n’avait cependant pas construit de maison pour lui-même mais continuait à vivre dans une tente de toile. Il avait constaté à quel point la préoccupation pour les acquisitions terrestres avait incité beaucoup de gens à oublier le véritable objectif de la vie. Il avait vu comment des hommes, qui, peu de temps auparavant, ne connaissaient rien de mieux que du riz bouilli dans leur enveloppe, s’étaient laissés séduire par des pâtisseries perses sophistiquées, telles que du fasludhanj et du lawzinaj, à base de farine, de beurre, de miel et de diverses variétés de noix, à un point tel qu’ils étaient attachés à ces choses. Sur ce, Outbah nomma quelqu’un d’autre pour le remplacer, et fit ses adieux aux habitants de Basrah. C’était la saison du pèlerinage, et il partit accomplir le Hajj. Il voyagea ensuite jusqu’à Médine, et là il demanda à Omar de le relever de ses fonctions de gouverneur de la cité. Omar refusa ; il ne pouvait se résigner à se passer d’un gouverneur de l’envergure d’Outbah. Il lui répliqua : «Tu places ta confiance et tes responsabilités sur mes épaules et ensuite, tu m’abandonnes à mon propre sort. Non, par Dieu, je ne te libérerai pas.» Omar eut le dernier mot. Il lui ordonna de retourner à Basrah. Outbah savait qu’il était de son devoir d’obéir au Commandant des Croyants, et il le fit à contrecœur. Il monta sur son chameau, et tout au long du trajet, il priait Dieu : «Ô Seigneur, ne me renvoie pas à Basrah, Ô Seigneur, ne me renvoie pas à Basrah. «Il s’était à peine éloigné de Médine que son chameau trébucha. Outbah tomba. Les blessures consécutives à cette chute, s’avérèrent fatales. Suite et fin Abdelhamid Wahid


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