Ouqbah Ibn Âmir Al-Jouhani
Après un voyage long et épuisant, le Prophète, (QSSL), arriva finalement aux portes de Yathrib. Les habitants de la cité sortirent pour l’accueillir, et une foule se réunit, envahissant les rues étroites de la ville. Certains étaient montés sur les toits des maisons en répétant allègrement les formule «Lâ ilâha illallâh, Il n’y a de dieu que Dieu» et «Allâhou Akbar, Dieu est le plus Grand». Ils manifestaient ainsi leur joie de rencontrer le Prophète de la Miséricorde et son loyal compagnon, Abou Bakr As-Siddîq. Durant toute la procession du Saint Prophète, les gens manifestaient leur joie sur son passage, versant des larmes de bonheur et souriant joyeusement, le cœur rempli d’allégresse.Loin de ces scènes de jubilation, se trouvait un jeune homme du nom de Ouqbah Ibn Âmir Al-Jouhanî. Il s’en était allé aux vastes lisières du désert, afin de faire paître son troupeau de moutons et de chèvres dans une végétation rarissime. Il avait longtemps erré à la recherche de fourrage pour ses bêtes affamées. Il était difficile de trouver un bon terrain de pâturage, et il appréhendait constamment que son troupeau périsse. Ils étaient tout ce qu’il possédait et il ne souhaitait pas les perdre. L’allégresse qui avait envahi Yathrib, connue désormais comme la Cité Radieuse du Prophète, s’était bientôt répandue et avait atteint tous les coins du territoire. La bonne nouvelle de l’arrivée du Prophète parvint finalement à Ouqbah alors qu’il veillait sur son troupeau loin dans ce désert ingrat. Sa réaction face à cette nouvelle fut immédiate. Il relate lui-même l’histoire de sa rencontre avec le Prophète :
«Le Prophète, (QSSL), était venu à Médine alors que je veillais sur mon troupeau. Lorsque j’appris la nouvelle de son arrivée, je me mis immédiatement en route pour le rencontrer. Dès que je le vis, je lui demandai :
«Acceptes-tu mon serment d’allégeance, Ô Messager de Dieu ?
- Et qui es-tu ? Me demanda t-il.
- Ouqbah Ibn Âmir Al-Jouhanî, lui répondis-je.
- Lequel préfères-tu, demanda le Prophète, le serment d’un nomade ou celui d’un Emigré ?
- Le serment d’un Emigré, répondis-je.»
Le Messager de Dieu prit alors mon serment d’allégeance comme il le fit avec les Emigrés. Je passai la nuit en sa compagnie en ville et retournai ensuite à mon troupeau.
Nous étions douze à avoir embrassé l’Islam mais nous vivions loin de la cité, occupés à garder nos moutons et nos chèvres en rase campagne. Nous parvînmes à la conclusion qu’il était préférable pour nous de nous rendre chaque jour auprès du Prophète de manière à nous instruire sur notre religion et à écouter les récits des révélations divines qu’il recevait. Je dis aux autres : «Nous irons voir le Messager de Dieu - (QSSL) - chacun notre tour. Ceux d’entre vous qui souhaitent partir peuvent me laisser leurs troupeaux car je suis trop inquiet au sujet de mon propre troupeau pour laisser à quiconque le soin de s’en occuper.»
Chaque jour, mes amis partaient, un par un, voir le Prophète, me laissant le soin de veiller sur leur troupeau. A leur retour, chacun m’informait de ce qu’il avait appris et je pus ainsi bénéficier des enseignements qu’ils avaient reçus. Très vite, cependant, je me ressaisis et me dis :
«Honte à toi ! Est-ce pour un troupeau de moutons que tu demeures maigre et misérable, ratant l’opportunité d’être en la compagnie du Prophète et de lui parler directement sans intermédiaire ?»
Abdelwahid Hamid
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Posté Le : 17/06/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com