Arrêtés jeudi en possession de pancartes, lors de la 39e marche du vendredi contre l'élection présidentielle du 12 décembre, deux activistes du collectif "Le Carré", un des plus visibles lors des marches à Tizi Ouzou, ont dénoncé la violence policière qu'ils ont subie dans les commissariats.Selon leurs témoignages, rapportés hier dans un communiqué diffusé par le collectif "Le Carré", il est expliqué qu'en plus d'avoir passé plusieurs heures au poste de police à la Nouvelle-Ville, puis au commissariat central, les deux activistes Cherif Athmani et Aoudia Hocine ont été "insultés, tabassés et maltraités".
Tout en relatant la genèse de l'arrestation de leurs camarades, jeudi vers 11h30, suite à un contrôle d'identité, le collectif a estimé : "Les droits de nos camarades en tant que citoyens n'ont pas été respectés. Pire, ils ont été séparés puis isolés et leurs téléphones confisqués. Il leur a été catégoriquement refusé de contacter leur famille ou leurs avocats."
"Le Carré" a expliqué que la situation s'est compliquée lorsque les policiers "ont procédé à la fouille de leur véhicule et sont tombés sur des affiches fraîchement imprimées et exprimant le refus de l'élection du 12 décembre, écrites en arabe, en tamazight et en français".
"Encore une fois, nos amis ont eu droit à une séance d'insultes en tous genres et se sont fait tabasser une seconde fois", est-il relaté. Pis encore, ont dénoncé les rédacteurs du document, "les policiers ont procédé à une perquisition sans autorisation dans les locaux de Cherif Athmani".
Transférés en début d'après-midi au commissariat central, Cherif et Hocine ont été, à nouveau, interrogés. Ils ont affirmé avoir été également maltraités durant leur détention dans ce commissariat. Face à cette violence policière, les membres du "Carré" ont dénoncé et déploré ces agissements qui témoignent, écrivent-ils, d'"un total mépris des droits humains universels".
"Nous avons vécu et vivons encore dans une dictature totalitaire où la fatalité nous pousse à dire qu'il ne pouvait en être autrement dans le contexte actuel", conclut le document. Contacté par nos soins, Cherif Athmani a confirmé les faits. Il a aussi expliqué qu'un dossier médical a été constitué et qu'une procédure judiciaire sera entamée dès aujourd'hui.
K. Tighilt
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 17/11/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Kouceila TIGHILT
Source : www.liberte-algerie.com