Inlassablement, les dirigeants libyens du Conseil présidentiel et du gouvernement d'union répètent leur attachement à la feuille de route issue du Forum de Dialogue Politique inter-libyen qui, en novembre 2020, à Tunis, avait fixé au 24 décembre la tenue des élections générales par lesquelles serait engagée la sortie de crise tant attendue par le peuple libyen.Dans cette démarche, ils ont le soutien affirmé de l'ONU et de sa mission en Libye (MANUL) mais aussi de l'Union africaine et de la Ligue arabe ainsi que de l'Union européenne. Pourtant, cette insistance à marteler sans cesse les exigences qui conditionnent le bon déroulement du processus défini à Genève où le Comité militaire mixte 5+5 avait montré l'exemple en concluant un cessez-le-feu durable et en montrant la voie d'une réconciliation nationale pleine et entière n'est pas innocente, loin de là. Sur le terrain, de multiples résistances existent et oeuvrent à saborder ledit processus, d'une manière ou d'une autre, et parmi elles, se trouve la question du retrait des forces étrangères et autres mercenaires dans les plus brefs délais.
Il est évident que sans ce retrait, les élections auront peu de chance d'avoir lieu, les ambitions et les prétentions des uns et des autres constituant des handicaps avec lesquels il faut d'ores et déjà compter.
C'est parce qu'ils sont conscients de ces risques et de ces blocages par anticipation que les dirigeants libyens s'évertuent à faire avancer l'argument d'un retrait sans condition des mercenaires et des forces étrangères, laissant entrevoir la possibilité d'une réunification accélérée des principales institutions du pays dont l'armée qui constitue la cheville ouvrière du processus de sortie de crise définitive pour le peuple libyen. Et c'est là précisément que se situe le noeud gordien du problème. Parmi les diverses réticences, ce sont celles que l'on entend le moins qui risquent de poser le plus de difficultés, voire de coups tordus. Lorsqu'on entend certains responsables débattre du rôle du maréchal Khalifa Haftar, chef de l'armée nationale libyenne autoproclamée (ANL), composée de plusieurs groupes mercenaires, et homme convaincu d'être incontournable dans l'édifice d'une Libye unitaire, il n' a pas fini de peser de toutes ses forces sur le mécanisme d'un dialogue politique conforme à ses projets et, pour peu que les évènements le contrarient, il n'hésitera pas à torpiller les nombreux et méritoires efforts sans lesquels le peuple libyen ne verra pas de sitôt le bout du tunnel.
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Posté Le : 10/08/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Chaabane BENSACI
Source : www.lexpressiondz.com