Algérie

Des habitations transformées en laboratoires clandestins



Des habitations transformées en laboratoires clandestins
Dix dealers, dont quatre africains, ont été appréhendés dans cette affaire, parmi eux le cerveau de la bande, dit le « Boss », un Camerounais. Particularité de cet réseau : une organisation cloisonnée. En effet, les membres du réseau ne se connaissent pas entre eux alors que le « chef » est un mystérieux Boss. Selon le chef de la brigade de lutte contre le trafic de stupéfiants et de psychotropes de la division centre de la police judiciaire, le commissaire de police Azzedine Laâzouni, l'enquête a débuté suite à des renseignements faisant état de la commercialisation de drogues dures dans l'Algérois. Les investigations ont abouti à l'identification de deux dealers. Leur filature a permis la localisation de leur point de rencontre avec leur fournisseur dans la wilaya de Boumerdès et l'interpellation des trois trafiquants en possession de 25 capsules d'héroïne. L'enquête a permis, par la suite, la localisation d'une habitation louée par des Africains en situation irrégulière dans le pays. « Ces immigrés clandestins louaient des habitations dans des zones isolées qu'ils transforment en laboratoires clandestins d'héroïne », a explique le commissaire de police Laâzouni dans un point de presse. C'est suite à des investigations que l'habitation, située dans la région de Boumerdès, a été localisée, alors que le propriétaire n'a pas informé les services de sécurité de sa location, conformément à la loi. Sur les lieux, les enquêteurs de la police ont découvert un laboratoire clandestin et 204 g d'héroïne pure et ont procédé à l'arrestation de trois Africains. Deux d'entre eux, passés au scanner, avaient 22 g d'héroïne dans leur estomac. L'enquête a permis l'arrestation du « Boss », un ressortissant camerounais en situation irrégulière, considéré comme le « fournisseur » en drogues dures du centre du pays, ainsi que son complice, un Algérien, son homme de confiance « qui assurait la relève en son absence », précise l'officier supérieur de la police. Dans cette opération, les enquêteurs ont saisi une somme de 300 millions de centimes, fruit de ce trafic, et deux véhicules servant à transporter la drogue.L'axe Sahel-Algérie, nouvel « eldorado » des trafiquants de drogues duresL'enquête a révélé que les petites quantités d'héroïne introduites en Algérie sont acheminées d'Europe et du Sahel à partir des frontières nigériennes et maliennes. Le réseau neutralisé activait sur l'axe d'In Guezzam sur la bande frontalière avec le Mali. Les capsules sont acheminées vers les wilayas du centre du pays, dans l'estomac des membres du réseau chargés du transport qui se déplacent par bus et même par train de Tamanrasset vers Alger en passant par Ghardaïa, Laghouat et M'sila. Plusieurs ressortissants africains profitent de l'insécurité dans les pays du Sahel et de leur non-reconduction aux frontières par les autorités algériennes, pour des raisons humanitaires, pour constituer des filières spécialisées dans l'acheminement de cocaïne vers l'Algérie et l'Europe.40 doses écoulées par jourLe réseau alimentait les fournisseurs d'héroïne dans les régions de Boumerdès, Blida et Alger à raison de 2.000 DA le gramme pour être cédée aux consommateurs à 4.500 DA. Dans le milieu des consommateurs, la dose d'un gramme est connue sous le nom de « khit », c'est-à-dire le fil. Le réseau démantelé écoulait une moyenne de 40 doses par jour dans les deux points de rendez-vous. Ces drogue ne sont pas vendues aux consommateurs à l'état pur mais mélangées avec de la poudre de paracétamol, de la levure de bière et même du talc, révèle l'enquête des policiers. Interrogé sur le profil des consommateurs de cette drogue dure, l'officier supérieur de la PJ a indiqué que la catégorie qui s'adonne à la consommation d'héroïne est « la classe moyenne », des commerçants et surtout des émigrés refoulés de l'étranger. Cette drogue est soit sniffée, soit injectée. Elle est vendue mélangée avec des produits toxiques, ce qui constitue un risque pour la santé du consommateur. Les services de sécurité ont déjà traité une affaire de décès d'un consommateur d'héroïne par injection. Le toxicomane est mort d'un arrêt cardiaque après avoir pris de l'héroïne mélangée à du plâtre. Les mis en cause ont été présentés jeudi dernier devant le procureur près le tribunal de Sidi M'hamed. Ils ont été placés sous mandat de dépôt pour trafic de drogues dures, usurpation d'identité et immigration clandestine.




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