La cité Ben Boulaïd, sur la route d'Alger, ressemble à un vaste chantier abandonné depuis l'automne. « Les entreprises chargées de la réfection des égouts ont éventré les espaces communs situés entre les immeubles puis sont parties.
Elles sont revenues plus tard pour déposer d'énormes buses à la grande joie des citoyens, puis sont reparties. Une autre fois pour les enfouir et ainsi de suite. Le chantier dure depuis des mois », nous ont raconté les habitants de la cité, excédés par ces désagréments. Ces derniers jours, le chantier semble se réactiver, les ouvriers sont revenus pour finir le travail, « car la visite annoncée du président de la République se précise de jour en jour », ajoute un autre résidant de la cité. Pendant des mois, les citoyens ont pataugé dans la boue, avec cet hiver particulièrement pluvieux. Ils ont aménagé des pistes praticables pour leurs déplacements entre les immeubles, les écoles et les commerces du coin. Ils ont improvisé des passerelles avec des bouts de madriers abandonnés sur place.Ils ont aussi asséché les flaques d'eau, placé des signaux de fortune pour indiquer les profondeurs des tranchées laissées béantes, alerté les journalistes' « Les citoyens apprennent à se débrouiller seuls, les initiatives sont de plus en plus nombreuses et c'est tant mieux ! Regardez cette rampe d'escalier, c'est un voisin qui vient de l'installer à ses frais. Nous l'avions demandée depuis des années sans résultat », dira un habitant de la cité. En effet, cette rampe était vraiment nécessaire car la première série des marches d'escalier du bâtiment A2 est incommode. Les habitants, surtout les personnes âgées, ont de la peine à escalader la dizaine de marches en pente raide qui mène au rez-de-chaussée, où exerce un médecin généraliste.L'ouvrier qui a réalisé puis installé cette rampe sur le flanc droit de la cage d'escalier, aurait refusé de dévoiler l'identité du généreux bienfaiteur. « Cet exemple parmi tant d'autres, montre que les Algériens savent se prendre en main, la prise d'initiative n'a heureusement pas complètement disparu de nos us et coutumes. A l'heure du chacun pour soi, de l'individualisme et de l'égoïsme étroit, il est intéressant d'apprendre qu'il existe des initiatives personnelles, citoyennes désintéressées et généreuses », nous dira un vieux monsieur plongé dans la lecture de son journal. Cette belle leçon de citoyenneté a failli nous faire oublier l'état dans lequel se trouvent toujours les allées de la vieille cité de Blida.
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Posté Le : 14/02/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Sayed Ali
Source : www.elwatan.com