Algérie

Des habitants expriment leur détresse



Profitant de la présence d'Abdallah Abinouari, wali de Biskra, qui a effectué mardi dernier une visite de travail et d'inspection dans les communes de Sidi Khaled, Ras El Miad et Besbes, se partageant les immenses zones steppiques du sud-ouest de la wilaya, des habitants de plusieurs localités de cette région, qualifiées de «zones d'ombres» par l'administration, ont exprimé à de nombreux arrêts du cortège officiel leur détresse, indignation et désarroi causés, selon eux, par l'exclusion, le dénuement, le clientélisme et l'iniquité sociale dont ils seraient victimes en dépit de leurs nombreux appels, demandes et requêtes envoyés aux autorités locales depuis des années.Aux chefs-lieux de ces communes, à Dehina, Houba, Ras Jdar, Nefidha et dans les villages d'El Bayadh, Oum Legred, Hassi Smara et Bir Erkham, le chef de l'exécutif a discuté avec des jeunes, des patriarches, des agriculteurs, des travailleurs parfois véhéments et colériques en prenant note de leurs récriminations, sollicitations et dénonciations.
Réclamant globalement l'amélioration des conditions de vie, il est vrai, extrêmement difficiles dans ces contrés reculées constituées de pâturages pastoraux courant à perte de vue, d'exploitations agricoles connaissant un essor vers une production semi-industrielle et d'histoire et de traditions ancestrales fortement ancrées, les habitants sont en attente de véritables projets de développement en infrastructures routières et scolaires, en électricité rurale et agricole, en logements sociaux et ruraux, en aménagement urbain, en eau potable domestique et agricole, en gaz de ville et en aires et salles de sport pour les jeunes. «Monsieur le wali, nous savons que l'Etat débourse des milliards pour aider la population mais il y a des franges de notre société vers qui rien n'arrive de cette manne publique. Je suis marié et père d'enfants. Je suis natif de cette région.
Des logements ont été construits et offerts à des gens qui n'habitent pas cette commune. Est-ce ordinaire que je loue un de ces appartements à une personne vers qui j'envoie le loyer par CCP alors que j'aurai dû bénéficier de cet appartement '» s'est offusqué un jeune de Ras El Miad. «J'attends depuis des années d'être raccordé au réseau électrique dont les poteaux sont à 300 mètres de ma parcelle. Le fût de mazout pour les pompes à eau me coûte 2 000 DA par jour», s'est plaint un exploitant agricole de Sidi Khaled.
Un sentiment de marginalisation
«Nous avons de gros problèmes pour sauvegarder nos cheptels ovins. Les parcours pastoraux se rétrécissent et les conflits avec les propriétaires terriens risquent de s'envenimer. Il n'y a plus d'abreuvoirs pour les bêtes sur les pistes et l'orge est à des prix exorbitants», a lancé un éleveur de Besbes.
Entamée à 5h du matin et prévue pour se terminer à 21h, cette première sortie du wali vers les zones steppiques de Biskra, qui a permis de révéler l'étendue des besoins de la population de cette partie de la wilaya, s'est déroulée jusqu'à 2h du matin tant les interventions des habitants étaient nombreuses et leurs remontrances fondées.
À noter qu'au cours de ce périple visant à inspecter les chantiers de réalisation d'un réservoir d'eau de 1000 m3, d'un puits albien, de revêtement en asphalte de CW, d'extension d'écoles primaires, d'un CEM, de dispensaires, de terrassement de terrains destinés à la construction de maisons individuelles, d'aménagements urbains, d'adduction au réseau de l'AEP et du gaz de ville de certaines concentrations urbaines de cette région essentiellement agropastorale, le chef de l'exécutif, accompagné du président de l'APW, de directeurs exécutifs et des élus, a reçu un grand nombre d'enveloppes contenant des libellés et des pétitions de dénonciation supposées ou avérées des dépassements de l'administration, des demandes d'intervention pour régler un conflit foncier, corriger une injustice ou mettre à nu les carences des élus municipaux accusés, à tort ou à raison, de ne rien faire pour atténuer la paupérisation de leurs communes respectives lesquelles sont pourtant dotées d'un inestimable potentiel agricole et d'élevage des ovins ainsi que des ressources humaines qui demeurent inexploitées, oisives, marginalisées et en proie à tous les sentiments de désespoir, d'abandon et de dépit possibles, a-t-on relevé.


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