Face à la démission des pouvoirs publics, les habitants sont contraints de recourir aux manifestations de rue pour se faire entendre, retrouver un peu de quiétude et un semblant de vie digne.
Les habitants de Bachedjarrah 1, 2 et 3 ont, durant la matinée d'hier samedi, dressé des obstacles pour couper la circulation routière au niveau du cw 63, appelé route de Birkhadem. Ils étaient nombreux à occuper la chaussée et à se rassembler entre les deux barricades qu'ils ont dressées vers 10 heures pour exprimer leur désarroi. Un impressionnant dispositif de sécurité a été mobilisé pour parer à un éventuel débordement. Cherchant à contraindre les automobilistes à rebrousser chemin, mais surtout à faire réagir les autorités locales, les protestataires ont déposé à quelques mètres du commissariat de police du 25e arrondissement des branchages ainsi que des déchets solides en largeur de cette voie principale.
En effet, la circulation routière a été sérieusement perturbée. Dans l'impossibilité de joindre la station de Bachedjarrah, les conducteurs des bus de l'Etusa ont été contraints de marquer le terminus à proximité du complexe de tennis. Les autres usagers ont été obligés de faire un long détour pour contourner l'obstacle et rejoindre leur destination. Selon les représentants du comité de quartier, cette décision a été prise après une large concertation.
«Le wali délégué de la circonscription administrative d'El Harrach nous avait donné sa parole, en jurant de procéder à la délocalisation définitive du commerce informel bien avant le mois de Ramadhan. Aucune promesse n'a été tenue et rien n'a été entrepris en ce sens. Tout au long du mois sacré, nous avons subi les pires des humiliations. Nous avons enduré le mal provenant des désagréments occasionnés par les marchands informels. Durant les longues journées, nous étions exposés aux nuisances, aux bruits de la cohue, aux obscénités proférées. Mais tard dans la nuit, les kiosque de fortune implantés au pied de nos immeubles par les commerçants illégaux se sont transformés en lieux de prostitution et de consommation de drogues ou d'alcool», a-t-il indiqué.
Des jeunes contestataires ont affirmé que les agents de police ont tenté de les en déloger. «Les policiers ont vite opté pour la voie du dialogue, car ils ont compris que la manifestation de rue était notre ultime et légitime recours. Toutefois, ils ont embarqué deux jeunes voisins qui ont tout simplement brandi leur appareil photos», a précisé un jeune habitant. Les représentants des habitants confirmé le fait. «Nous venons d'apprendre que des agents de police ont dressé deux procès-verbaux à l'encontre de deux jeunes voisins. Nous avons délégué des représentants pour exiger leur libération. On s'écarte de la raison quand on voit la police embarquer des honnêtes citoyens qui ne réclament que leurs droits, alors que les hors-la-loi continuent à squatter impunément la voie publique et à vendre des marchandises douteuses», a tonné un des délégués.
Une simple virée dans les alentours était suffisante pour confirmer des cas de dépassements. Des monticules d'immondices jonchent le long de l'artère appelée communément boulevard Marseille. De part et d'autre le la voie, des chapiteaux et des kiosques de fortune sont encore dressés. Pendant que les habitants réclament la délocalisation de cette activité informelle, les camelots continuent en toute quiétude à écouler leurs babioles et aures «chinoiseries».
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Posté Le : 26/08/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Lamine B
Source : www.elwatan.com