Des habitants de
la cité de Békira, dont les immeubles surplombent la
route nationale n°3, une importante voie de communication entre le nord et le
sud de la région est, et qui passe par la corniche constantinoise en direction
des villes du littoral, Skikda, Annaba et Jijel, ont bloqué cette dernière, hier
matin, et pour la seconde fois en moins d'un mois pour réclamer des logements.
Le «barrage» a
été installé au niveau du virage de Oued-Ziad et les
manifestants, pour ce faire, ont utilisé des objets hétéroclites et une large
banderole aux couleurs nationales, attachée à des arbres situés de part et
d'autre de la voie, pour bloquer celle-ci. De nombreux jeunes veillaient à
garder la voie bloquée en interdisant le passage aux nombreux véhicules qui
formaient une queue impressionnante dans les deux sens de la route. Il faut
dire, en effet, que l'endroit constitue un passage névralgique et la seule
issue possible pour entrer dans la ville de Constantine, et il ne restait que
le passage par la route d'El-Menia pour les véhicules venant du nord. Mais pour
ceux qui circulaient en sens inverse, surtout les poids lourds, ils étaient
encore bloqués à 13 heures car le passage par «la descente aux enfers» située
dans le quartier d'El-Menia leur a été interdit depuis belle lurette.
D'après les
informations recueillies auprès de quelques manifestants que nous avons
contactés sur les lieux hier, le mouvement a été déclenché par des membres de
familles nombreuses qui ont été délocalisées, au cours de l'année 2000, des
bidonvilles situés à proximité, en bénéficiant de logements dans les bâtiments
de la partie basse de Békira. «Aujourd'hui, ces
logements ne nous suffisent plus et nous nous trouvons entassés à 9 dans un
appartement», a expliqué un manifestant. Un autre groupe est intervenu pour
dénoncer la hogra qui est, d'après eux, exercée par
les autorités de la daïra de Hamma Bouziane «qui distribuent aux citoyens du chef-lieu de
daïra tous les programmes de logements qu'elles réalisent, et nous sommes
superbement ignorés, comme si on n'existait pas».
Pour donner de la
consistance à leurs revendications, les manifestants ont évoqué également
l'état désastreux de leur groupement d'habitat qui, selon eux, manque de tout
aménagement urbain.
Alertés, les
services de sécurité se sont rendus sur les lieux sans intervenir et les
autorités de la daïra les ont rejoints après. Contacté vers 14 heures, le chef
de la daïra de Hamma Bouziane,
M. Tolba, qui était sur les lieux, nous a affirmé que
les négociations se déroulent encore avec les manifestants pour les amener à
libérer la voie. Enfin, c'est vers 14h30 et après négociations entre le chef de
daïra et les manifestants que la route a été libérée. Questionné, le
responsable de la daïra dira avoir demandé aux manifestants d'attendre leur
tour pour être éventuellement satisfaits dans la mesure où le dossier
individuel de chacun répondra aux critères nécessaires à l'attribution d'un
logement, en citant ceux de l'ancienneté, du mérite, etc.
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Posté Le : 07/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : A Mallem
Source : www.lequotidien-oran.com