Des glissements de terrain menacent des dizaines de familles dans plusieurs localités

Si dans notre pays, en général, et la wilaya de Bouira en particulier, chaque goutte d'eau tombée du ciel est perçue comme une bénédiction, surtout chez les agriculteurs et les responsables de l'hydraulique qui comptent beaucoup sur ces précipitations pour le remplissage de nos différents barrages, synonyme d'une bonne marge de sécurité en matière d'AEP au moins pour l'été prochain, il n'en est pas de même pour les populations de certaines localités dont les sols sont instables.Dans la wilaya de Bouira et selon les études géologiques, il existe plusieurs couloirs dont les sols sont instables, surtout le long de la chaîne du Djurdjura depuis l'Est au village de Bahalil dans la commune de Aghbalou, jusqu'à Bouderbala en passant par Illiten dans la commune de Saharidj, Taghzout, Ath Laâziz, Aomar, Kadiria et Lakhdaria.
Ainsi, et après l'euphorie des dernières précipitations qui ont largement rempli les trois barrages existants au niveau de la wilaya, avec Koudiate Acerdoune dans la région de Lakhdaria, d'une capacité de 650 millions m3, Tilesdit dans la commune de Bechloul avec 165 millions m3 et Oued Lakehal dans la commune de Aïn Bessem avec 30 millions m3, place à l'appréhension chez les habitants de certaines localités situées sur des flancs de montagnes et aux sols instables. Ainsi en est-il du village d'Illiten dans la commune de Saharidj qui a connu durant la nuit d'avant-hier un éboulement de terrain qui a emporté la route qui mène vers le village et qui fait jonction avec la RN33. Durant la journée d'hier et toute la nuit, c'était la panique générale chez les villageois qui tirent la sonnette d'alarme, surtout que lors de cet important éboulement de terrain, une dizaine de maisons a été touchée avec menace imminente d'effondrement.
Hier et d'après nos informations, le chef de daïra de M'chédallah, le P/APC de Saharidj et les responsables civils et militaires se sont déplacés sur les lieux et ont pu constater de visu les dégâts.
Cependant, et selon certains citoyens qui nous ont contactés par téléphone, la situation est connue des responsables locaux puisque, il y a une semaine, une équipe technique dépêchée d'Alger s'était déplacée sur les lieux et a pu prendre des mesures et autres échantillons du sol, et celle-ci devrait normalement rendre ses conclusions au plus tard dans une semaine. Des conclusions que même les responsables au niveau de la wilaya attendent pour prendre les mesures appropriées.
En attendant, les habitants du village Illilten demandent aux autorités locales et de wilaya, de prendre des mesures urgentes surtout pour les familles dont les habitations sont déjà touchées par ces éboulements.
Par ailleurs, non loin de là, dans la commune d'Aghbalou, c'est le village Selloum situé près de la RN15 qui est touché par un important glissement de terrain, bloquant complètement la toute.
Là aussi, et d'après les habitants, les responsables au niveau local et de wilaya ont été informés par le comité du village depuis plus de deux ans sur cette situation et les risques imminents d'un éboulement de terrain mais rien n'a été fait pour réaliser des murs de soutènement le long de la RN15.
Plus près du chef-lieu de wilaya, dans la commune d'Ath Laâziz, ce sont des villages entiers qui sont menacés de disparition sous terre, surtout les villages d'Iâlwachene et ceux des Ibourassen, ainsi que les Ath Kadi situés entre les communes d'Ath Laâziz et Taghzout, qui sont sérieusement menacés par les glissements de terrain.
Même situation du côté d'Aomar ainsi que du côté de Beggas et Ath Khalfoun entre les communes de Kadiria et Lakhdaria.
Toutes ces localités sont sérieusement menacées et certaines, comme à Ath Laâziz, nécessitent, vu l'ampleur des glissements comme ceux qui se sont produits en mai 2012, la délocalisation des familles vers d'autres endroits plus stables.
En attendant, les services concernés de la wilaya sont là à constater les dégâts à chaque intempérie en priant Dieu que des vies humaines ne soient pas emportées. Et tant que ce n'est pas le cas, les responsables pourront gérer la situation avec sursis ?
Y. Y.