Algérie

Des gâteaux, dites-vous ?



Chaque Ramadhan, nous assistons au même spectacle désolant de la zalabia, du kalb-ellouz, des brioches et d'autres gâteaux ramadhanesques présentés et vendus un peu partout, dans les boulangeries, les restaurants, ou encore en pleine rue, aux entrées des marchés, sur les terrasses des cafés et dans des endroits divers. Ces gâteaux sont étalés sur des tables de fortune, sans aucune protection, pleins de poussière, entourés de mouches et de moustiques qui s'en régalent, sans parler de la chaleur et du vent. Quand vous regardez de plus près, vous vous rendez compte que le fond des plateaux qui ont servi à la confection et à la cuisson de ces gâteaux est crasseux, alors que l'huile qui sert à faire frire la zalabia a été utilisée des dizaines de fois, le propriétaire se contentant de rajouter un peu d'huile à chaque fois qu'il en manque, sans songer une seule fois à la changer. Pourtant, les gens achètent, et mieux encore font la chaîne pour s'en procurer.

Pour le kalb-ellouz, nous pouvons en trouver qui est préparé de manière normale, aussi bien concernant l'hygiène que la qualité, mais il coûte relativement plus cher. Ailleurs, aux portes des marchés, dans des rues commerçantes, au beau milieu des trottoirs interdits aux piétons pour cause d'encombrement par des tables, des chaises et même des barrières, nous pouvons trouver des brioches. Il y en a de toutes les tailles et de toutes les formes. Des rondes, des trapues, des ficelles, des petites, des grandes, des tressées et d'autres encore aux formes bizarres, mais qui ont en commun d'être enduites de miel de sucre, d'être étalées sans aucune protection et d'être manipulées dans aucune précaution. Certaines sont fourrées, d'autre non, mais elles sont toutes dangereuses. C'est sous un soleil de plomb qu'elles sont étalées des heures durant, pleines de poussières et de germes inconnus.

D'ailleurs, nous ne prendrons comme exemple que le dernier cas d'intoxication survenu mardi à Bougara, quand 13 personnes ont ressenti des douleurs gastriques après avoir consommé ces gâteaux. La célérité et le sérieux du personnel de santé de la polyclinique de Bougara a permis de les sauver, mais le mal peut rapidement dégénérer et tourner à la catastrophe.

Pourtant, juste avant le mois de Ramadhan, la décision avait été prise d'interdire la vente de ces denrées périssables par n'importe qui. Mais qui a pensé à son application ? Où bien devrons-nous attendre qu'un malheur arrive pour nous réveiller de notre léthargie ?




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