Des fruits et légumes sur les trottoirs ORAN

Où sont donc passés les services devant juguler le phénomène'Le marché de gros d'El Karma a vraisemblablement bien régulé le marché de détail en l'alimentant tout en écartant les spéculateurs.
Le Ramadhan est, contre toute attente, le mois de toutes les combines, à commencer par le montage des petites affaires, certes conjoncturelles, mais fructueuses, vu la forte demande qui caractérise, comme chaque année, le mois de Ramadhan.
Cela se passe dans une ville qui est marquée par toutes les formes de truanderie commerciale dont l'informel, Oran. Ce phénomène, qui est exercé au su et au vu de tout le monde, a gagné tous les marchés des fruits et légumes. Des dizaines de vendeurs à la sauvette ne trouvent rien de mieux à faire que d'étaler, aux entrées des marchés de la Bastille, El Hamri, Gambetta et M'dina Jedida, des petites tables sur lesquelles ils proposent des quantités importantes de fruits tels les abricots, les pêches, les tomates, les prunes, les dattes, et les légumes tels les haricots, la courgette, l'ail, la pomme de terre...etc.
Cette situation a débuté dès le premier jour du mois de Ramadhan. Où sont donc passés les services devant juguler le phénomène qui met en péril la santé publique vu l'ignorance totale de la provenance des produits vendus illégalement' D'autant que ce fait porte un coup dur à l'économie nationale ainsi qu'à la trésorerie!
Par ailleurs, le marché local a connu, durant ces deux derniers jours, une stabilité des prix des fruits et légumes. Celui d'El Hamri en est, incroyablement, une référence concrète. Les prix qui ont été plafonnés au premier jour du Ramadhan ont été revus à la baisse provoquant l'étonnement. Ainsi, la pomme de terre a été vendue à 20 DA/kg. Idem pour la tomate qui était vendue à 80 DA/kg.
Les carottes sont affichées à 25 DA tandis que les oignons ont atteint le prix de 15 DA/kg alors que les abricots sont cédés à 30 DA. «Il y a abondance de production cette année», vantent-on dans ce marché.
D'autant plus, ajoute-t-on «la majorité des ménagères a fait le plein au premier jour du mois de Ramadhan».
Le marché de gros d'El Karma a vraisemblablement bien régulé le marché de détail en l'alimentant tout en écartant les spéculateurs.
Les responsables de l'Ugcaa, estimant fructueuses les campagnes de sensibilisation effectuées avant le Ramadhan, se flattent tout en saluant les consommateurs quant à la clémence, constatée, des prix régnant dans les marchés locaux.
La viande rouge n'est pas concernée. Idem pour la viande blanche, ou la volaille, qui n'a connu aucune baisse. Bien au contraire, son prix, qui était de moins de 300 DA l'année dernière, a atteint le pic de 360 DA/ kg durant le mois de Ramadhan en cours. Chez l'association de protection du consommateur l'explication est toute simple. «Le déstockage des produits, particulièrement les viandes blanches, devait être accompli plusieurs jours plus tôt tout en mettant d'importantes quantités dans les marchés, la finalité étant de casser les prix en prévision du mois de Ramadhan.» Aussi, le système de régulation souffre de la faiblesse constatée du réseau de distribution comme celui des viandes. Incontestablement, le circuit de distribution est quelque part défaillant vu le non-respect des normes le régissant. Les spéculateurs, eux, ne sont pas en reste dans cette défaillance provoquée délibérément en rendant opaque tous les circuits d'approvisionnement.
Cette situation est souvent déclenchée par l'absence des prévisions devant exprimer les besoins locaux avant de passer aux opérations d'importations. Cela mène inévitablement au dérèglement systématique de toutes les équations commerciales comme les fluctuations (balancements) des prix qui doivent initialement être fixés à 5% au lieu de ceux constatés actuellement qui dépassent parfois le seuil de 20%.