Algérie

Des frais de soins et de suivi lourds à supporter



Entre la consultation, les tests et les médicaments prescrits, l'ardoise est extrêmement salée, notamment lorsque plusieurs membres de la famille sont concernés par les soins.Au-delà de l'impact économique de la Covid-19 sans cesse évoqué depuis le début de cette pandémie, les ménages sont éprouvés par les frais de soins et de suivi des personnes contaminées. Rarement évoqué, le sujet est presque un tabou pendant que des familles entières sont contraintes à mettre la main à la poche pour offrir ce qu'il faut à leurs malades. À Jijel, le sujet est à peine évoqué par des pères de famille, éprouvés par tant de dépenses. L'on se plaint surtout de ces frais non remboursés par les organismes d'assurance et des médicaments onéreux ne bénéficiant d'aucun remboursement. Entre la consultation, les tests et les médicaments prescrits, l'ardoise est extrêmement salée. Un de ces citoyens ayant fait face à ces difficultés financières dans la prise en charge et le suivi médical d'une personne contaminée par la Covid-19 a fait le décompte de ses dépenses pour en déduire une vraie saignée de son budget.
Entre les consultations médicales (1 500 à 2 000 DA), les tests antigéniques (2 000 DA), le seul test qu'il a dû effectuer pour confirmer son atteinte et celle de sa famille composée de ses deux filles et de sa femme, il fait part d'une lourde dépense. Celle-ci s'est encore gonflée avec les vitamines prescrites qui sont non remboursées, ce qui porte la note à l'équivalent du salaire d'un smicard. "Il n'y a que les antibiotiques et les corticoïdes qui sont remboursés", déplore cet homme, retraité de son état. D'autres frais plus onéreux sont rajoutés à ces dépenses lorsque des examens de radiologie (téléthorax ou scanner) sont prescrits, selon l'appréciation du médecin traitant.
Et tous les frais de radiologie ne sont également pas remboursés. À ces frais s'ajoutent les dépenses dues à l'achat des moyens de protection et de désinfection pour se prémunir de la propagation du virus. Le gel hydroalcoolique et les masques de protection sont encore à payer, dans le contexte d'un surcoût de la vie. Face à la hausse de tous les produits, c'est à ces lourdes dépenses imposées par la prise en charge d'une atteinte à la Covid-19 que le citoyen fait face. Joindre les deux bouts dans cette spirale d'une pandémie calamiteuse, aggravée par la hausse des dépenses quotidiennes, n'est pas évident dans un tel contexte inflationniste. Sauf que, pour minimiser leurs dépenses, certains recourent aux structures publiques de santé pour la consultation et le suivi en cas de contamination par la Covid-19.
Si les consultations et l'hospitalisation sont gratuites, l'achat de certains médicaments, tout comme les moyens de protection et de désinfection, grève le budget des familles des personnes atteintes. Si encore la contamination d'un membre de la famille ne finit pas par le drame de son décès, la facture induite par cette prise en charge reste lourde à supporter. Il faut toutefois noter que rares sont les personnes atteintes qui recourent à des tests pour confirmer leur contamination. "Le diagnostic est très souvent basé sur les symptômes", soutient un médecin, coordinatrice d'une unité de diagnostic et de suivi. Selon elle, les tests ont pris un certain envol, alors qu'une flambée des contaminations est signalée dans les établissements scolaires, fermés pour dix jours suite à une décision du président de la République se basant sur l'avis du comité scientifique.
Alors que certaines voix appellent à les rendre gratuits et disponibles dans les établissements publics de santé mobilisés dans la lutte contre la Covid-19, les tests (PCR ou antigéniques) sont un fardeau qui s'ajoutent aux dépenses. En ces temps de flambée de cette crise sanitaire, ils sont plus coûteux. Dans les laboratoires, ils peuvent atteindre 3 000, voire 3 500 DA pour les tests antigéniques, 7 000 à 8 000 DA pour la PCR. Autant dire trop chers pour des couches sociales éprouvées par tant de dépenses, dans ce contexte de lutte et de prévention contre cette calamité sanitaire.
En termes de prévention, la facture s'alourdit par l'achat des moyens de protection et de désinfection. Un pharmacien d'officine assure que les prix de ces produits n'ont pas connu de hausse par rapport à la flambée qu'ils ont connue à l'apparition de cette pandémie, il y a deux ans. Au contraire, le prix de la bavette a baissé : "Elle était à 50 DA l'unité, on la vend actuellement à 25 DA." Le prix d'un petit flacon de gel hydroalcoolique oscille entre 150 et 200 DA. Dans un magasin de vente en gros de ces produits, le prix de la boîte de masques chirurgicaux de 50 unités est passé en quelques jours de 800 à 900 DA. En pleine flambée d'une nouvelle vague de contamination au variant Omicron, qui s'installe brutalement, selon les données scientifiques, la lutte et la prévention contre ce vilain virus imposent des dépenses.
Souvent lourdes, elles grèvent les budgets des ménages, faisant quotidiennement face à d'autres frais pour affronter un contexte exceptionnel tant sur le plan social que sanitaire. "Une boîte de Vitamine C zinc est tarifée à 680 DA, son prix peut être encore plus élevé", conclut un pharmacien, énumérant les produits prescrits ? et non remboursés ? dans le suivi thérapeutique ambulatoire des cas de Covid-19.

Amor Z.


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