Plusieurs partis politiques et figures religieuses se sont empressés mardi de présenter des initiatives en vue de réaliser une réconciliation nationale en Egypte et de parvenir à une formule de sortie de crise acceptable par toutes les parties.Al Azhar a approuvé ce mardi l'initiative du parti salafiste al Nour portant création d'un "comité de sages" pour enquêter sur le différend entre partisans et opposants du président déchu, Mohamed Morsi, ainsi que l'ensemble des mesures prises après la destitution de ce dernier, dans le but d'aboutir à une formule consensuelle de sortie de crise, indique un communiqué de cette instance.
Cheikh Al Azhar, Ahmed Tayeb, a accepté de présider le comité, souligne la même source.
L'initiative du parti al Nour repose sur la réalisation d'une véritable réconciliation nationale entre toutes les forces et institutions sans exclusive et la mise au point d'un nouveau plan qui sera accepté par les forces politiques et les forces armées sous l'égide de la commission de réconciliation.
Dans un communiqué publié mardi à l'occasion de l'avènement du mois de Ramadhan, le Mufti d'Egypte, Chawki Aâllam, a appelé toutes les parties à oeuvrer sérieusement à la réalisation de la réconciliation nationale pour trouver une formule d'entente et sauver l'Egypte, mettant en garde contre les dangers de la violence sur la sécurité et la stabilité du pays.
Une autre initiative de réconciliation nationale a émané de six partis politiques dont le parti "Ghad Ethawra" dirigé par Aymane Nour, et le parti salafiste al Nour avec l'appui de symboles nationaux égyptiens.
Celle-ci rejette les mesures d'exception et appelle à la mise au point d'une charte d'honneur comptant les forces politiques et les autorités de l'Etat pour assurer la transition politique.
Elle revendique aussi le retour de Morsi à son domicile et l'abandon de toute poursuite judiciaire à son encontre, estimant que la réalisation de la réconciliation nationale et politique implique des concessions de part et d'autre afin d'aboutir à une entente globale autour de toutes les questions posées sur la scène politique en Egypte.
L'initiative insiste en outre, sur la stabilité du pays qui est, selon elle, sans cesse menacée par les appels à la violence et les discours d'exclusion et de subversion, mettant l'accent sur la préservation de l'unité de l'armée et le rejet de toute forme de violence.
Concernant la période de transition, l'initiative suggère qu'elle ne doit pas dépasser une année tout en rejetant les mesures d'exception et toute modification des articles relatifs à l'identité de l'Etat, à la religion musulmane et aux forces armées dans la prochaine constitution.
Il est question également de la formation d'une commission de réconciliation nationale dont la présidence sera confiée à une personnalité consensuelle. La commission jouira de prérogatives pleines afin de parvenir à la réalisation de la réconciliation.
D'autre part, ces initiatives interviennent au moment où le président intérimaire égyptien a décidé de former une commission judiciaire pour l'ouverture d'une enquête à la suite des incidents survenus devant le siège de la garde républicaine et ce, en réponse à la revendication de plusieurs forces politiques.
Par ailleurs, des militants politiques et des experts en sécurité ont critiqué la réaction des dirigeants du mouvement islamiste sous la bannière des Frères musulmans et qui appelle ses partisans à poursuivre leur sit-in dans un climat extrêmement tendu. Ils appellent aussi les organisations internationales à intervenir pour arrêter ce qu'ils appellent les "massacres" perpétrés contre les pro Morsi.
Ces actes de violence, ont-il dit, sont planifiés par les Frères musulmans dans une tentative de diviser l'armée en l'impliquant dans ces violences et en ternissant son image devant la communauté internationale et l'opinion publique égyptienne.
De son côté, le dirigeant du parti du peuple égyptien libre Yasser Qorra, a indiqué que les Frères musulmans tentent ainsi d'envoyer plusieurs messages à travers ces actes de violence prémédités.
Ces messages, poursuit-il, s'adressent aux factions extrémistes islamistes de par le monde en vue d'une intervention et d'un soutien pour le retour du président destitué et un autre à la communauté internationale pour ternir l'image de l'armée et faire croire à un réel coup d'Etat en Egypte.
Les autorités égyptiennes ont pris des mesures pour contrôler l'entrée sur le sol égyptien, notamment le durcissement des mesures d'obtention de visas et ce, après des rapports de sécurité faisant état de la participation d'éléments étrangers au sein des groupes armés qui ont mené des attaques à Sinaï faisant des dizaines de morts et de blessés dans les rangs des forces militaires et de la police.
Posté Le : 09/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : CAIRE
Source : www.aps.dz