Algérie

"Des forces occultes derrière la grève du port"



Paralysé depuis deux semaines par une grève, le port de Béjaïa est au bord du naufrage. Les pertes engendrées sont considérables au moment où le pays fait face à une sérieuse crise économique.Malgré les appels à la raison, les grévistes affiliés à l'UGTA ne veulent rien entendre quitte à mettre en péril l'un des ports les plus importants d'Algérie. Ce qui ne manque pas de soulever des interrogations quant aux tenants et aboutissants d'un mouvement social dont l'objet de conflit est pourtant mineur. Des questionnements auxquels, le secrétaire général de l'union de wilaya de l'UGTA, Aziz Hamlaoui, donne un début de réponse. Lors d'une conférence de presse qu'il a animée hier, il a déclaré "qu'il y a des forces occultes derrière la grève du port".
Et qu'elles ?uvrent, selon lui, "au pourrissement de la situation au niveau du port de Béjaïa". Un pavé dans la mare. Cela vient renforcer la thèse selon laquelle la grève aurait été bien inspirée. Le responsable de l'Union générale des travailleurs algériens va encore plus loin en affirmant que "le P-DG de l'entreprise portuaire de Béjaïa, Halim Kasmi, subit des pressions externes afin de l'amener à durcir le ton et sa position. La preuve. Un huissier est d'ailleurs passé, durant la journée d'hier, pour remettre aux membres du conseil syndical un PV pour leur notifier que l'EPB a engagé une action en justice à leur encontre".
Abordant le bras de fer qui oppose l'union locale à la direction de l'entreprise, le conférencier a indiqué que "depuis son installation en août dernier, le conseil syndical est harcelé par le P-DG de l'EPB au motif qu'il n'est pas représentatif", a-t-il déclaré. Et d'ajouter : "Le conseil syndical a élaboré une plateforme de revendications de 33 points, seul un point a été satisfait. Aujourd'hui, les travailleurs ne revendiquent que le départ du P-DG, et notre devoir est d'accompagner les travailleurs du port dans leur lutte.
Les travailleurs accepteront de surseoir à leur grève jusqu'à septembre à condition que Serport prenne en charge leurs revendications." Mais, le responsable départemental de l'UGTA admet que "toutes les revendications des grévistes ont été satisfaites". Alors que la Centrale syndicale a exhorté les grévistes à "jouer l'apaisement".
En marge de la conférence de presse, le conférencier a avoué que "le secrétaire général de l'UGTA (Labatcha) m'a appelé au téléphone pour me demander d'?uvrer dans le sens de l'apaisement au port de Béjaïa". Un appel qui manifestement est ignoré. L'union de wilaya ne se démarque pas du mouvement de grève. Une grève, faut-il le dire, imposée contre l'avis de la majorité des travailleurs du port. À l'opposé de la position de l'UGTA locale, la Fédération nationale des travailleurs des ports d'Algérie (FNTPA/UGTA) s'est démarquée publiquement de la grève.
Dans une lettre adressée aux travailleurs et aux membres du conseil syndical, le SG de la Fédération des ports a indiqué que "face à la rigidité de maintenir cette position (le départ du P-DG, ndlr), j'ai le regret de vous informer que la fédération ne peut cautionner le mouvement et dégage de ce fait toute sa responsabilité" qui pourrait découler de cette grève. Ainsi donc le conflit persiste, et ce, malgré les multiples tentatives de ramener les grévistes à la raison. Le groupe Serport que préside Djeloul Achour, ancien patron du port de Béjaïa a été saisi par les grévistes qui réclament la tête de l'actuel président-directeur général de l'EPB, Halim Kasmi.
Ce dernier qui a pourtant réussi à obtenir des résultats positifs en dépit de la crise économique, ne compte pas céder au chantage. "C'est le statu quo. Nous prenons acte de ce refus. Il s'agit de la deuxième tentative de conciliation depuis la fête de l'Aïd, il y en a eu d'autres. Elles se sont soldées malheureusement par des échecs." C'est l'impasse. L'union locale a décidé de poursuivre le débrayage. À quel dessin '


L. O/M. O.


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