Chaque grande célébration, telles «Alger, capitale du Monde arabe» ou «Tlemcen capitale de la culture islamique», a drainé son lot de films et de documentaires pas dizaines.
Projetés en avant-première et présentés aux journalistes, ces films vont rarement à la rencontre du public et disparaissent aussitôt apparus. «Alors qu'un film devrait être notre ambassadeur'», souligne le critique Mohamed Bensalah. Belkacem Hadjadj, de son côté, explique que «pour convaincre l'opinion internationale, il faut que ce film puisse être vu, qu'il soit bien fait, et donc qu'on y mette les moyens. Si on fait des films avec des bouts de chandelles pour qu'ils restent dans les tiroirs, c'est du gâchis».
Pour le producteur Bachir Derrais, «certains résistent, d'autres se soumettent en faisant des films que le système veut. Et ils bâclent des films qui ne feront jamais de bruit en deux mois». Selon le producteur, sur l'ensemble des films qui sont tournés à l'occasion de telle ou telle célébration, seule une poignée est «valable». La faute «à la faiblesse du scénario, au manque d'argent, à la précipitation dans les tournages». «On fait des films d'anniversaire en anniversaire, mais quels sont les films qui font notre fierté et peuvent rester pour les générations qui viennent '», se demande Mohamed Bensalah.
Rachid Dechemi va plus loin : «J'ai l'impression que certains cinéastes ont eu honte de leurs produits et n'ont pas voulu les montrer.» Pire, certains films n'auraient jamais été menés à terme malgré les financements versés. Ahmed Rachedi, qui a réalisé récemment le film Ben Boulaïd, se disait lui-même insatisfait du résultat final. Dans un article paru dans El Khabar du 29 novembre, le père de L'Opium et le bâton a ainsi déclaré : «Ben Boulaïd rirait s'il regardait le film, ou pleurerait peut-être», en mettant en cause l'infidélité à l'histoire dont souffre sa dernière 'uvre.
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Posté Le : 16/03/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Nesrine Sellal
Source : www.elwatan.com