Algérie

Des filles «non voilées» empêchées d'accéder à leur établissement



Des filles «non voilées» empêchées d'accéder à leur établissement
L'interdiction d'accès au lycée de la cité des 1600 Logements de Sebbala, dans la commune de Draria, à des élèves ne portant pas le voile a suscité l'indignation des internautes algériens.Selon le site d'information Dernières info d'Algérie (die), des lycéennes ne portant pas le voile n'ont pas pu accéder à leur établissement dimanche, jour de la rentrée scolaire. Un agent de sécurité affecté au portail d'entrée de l'établissement interdisait aux jeunes filles ne portant pas le voile d'accéder au lycée et enjoignait aux parents de «bien éduquer leurs filles», précise l'auteur de l'article relayé par les sites d'information et largement partagé sur les réseaux sociaux.Une source proche de la direction de l'éducation Alger-ouest confirme les faits rapportés. Le «débordement» résulte, selon elle, du fait qu'en l'absence d'encadrement au niveau de ce lycée, le directeur a fait appel à des parents d'élèves pour orienter les nouveaux élèves. «Ce sont les parents d'élèves auxquels la direction a fait appel qui ont interdit l'accès aux filles non voilées à cet établissement», précise notre source, rappelant que l'établissement fonctionne sans une partie de son encadrement.La même source indique que le lycée a consommé quatre directeurs en moins de quatre ans et manque de surveillants, de surveillant général et une grande partie de son personnel est sous contrat de l'Anem. «Cet établissement n'a jamais réussi à trouver un semblant de stabilité avec des grèves régulières et des actes de violence récurrents ; il est d'ailleurs considéré comme un établissement de transit vu son état d'instabilité permanent», ajoute notre source. Des enseignants dénoncent «l'excès» de zèle de certains fonctionnaires du secteur. «Ce genre de comportement est très grave, mais il reste un acte isolé qui ne peut être dicté par une quelconque hiérarchie», estime Idir Achour, président du Conseil des lycées d'Algérie.Cet acte rappelle l'interdiction faite à une jeune fille de passer un examen dans une université du pays, car la jupe qu'elle portait était trop courte aux yeux d'un agent de sécurité. Selon Meziane Meriane, coordonnateur national du Syndicat national des professeurs du secondaire et du technique (snapest), des cas d'excès de zèle similaires sont vécus quotidiennement par des élèves qui sont livrées à elles-mêmes en l'absence de sanctions administratives contre leurs auteurs.M. Meriane révèle que des agents de sécurité, et parfois même des adjoints de l'éducation, intimident de la même façon des jeunes lycéennes pour non port du foulard. «Il faut que cela cesse !» soutient le syndicaliste du snapest, convaincu que ces comportements rappellent ce qui était vécu dans les années 90'.«L'autorité administrative a-t-elle réagi face à l'attitude de cet agent dont le comportement affole la Toile algérienne. Les cas similaires dénoncés ont-ils fait l'objet d'enquêtes '» s'interroge notre interlocuteur. «Il faut des sanctions contre l'auteur de cet acte pour ne plus jamais retomber dans ce que nous avons enduré il y a quelques années», ajoute M. Meriane rappelant que ce «dépassement» est déploré au lendemain de l'hommage symbolique rendu par la ministre de l'Education nationale aux enseignantes assassinées en septembre 1996 par des terroristes. Jusqu'à hier en fin de journée, le ministère de l'Education nationale n'a fait part d'aucune réaction officielle. Nos tentatives de joindre les responsables de cette institution sont restées vaines.


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