Algérie

Des fidèles disciplinés et des policiers aux aguets



La reprise de la prière du vendredi dans les mosquées d'Alger a été marquée, hier, par un quadrillage massif de tous les points sensibles de la capitale par un imposant dispositif de sécurité. Les forces de l'ordre se sont déployées dans les grandes artères d'Alger et aux abords de certaines mosquées en prévision de la grande prière du vendredi. Quant à la Grande-Mosquée d'Alger, elle a connu un jour historique dans la mesure où son inauguration intervient avec la reprise de la prière de vendredi à travers le territoire national, suite à sa suspension le mois de mars dernier à cause de la pandémie du coronavirus.Dès la matinée, aux environs de 9 heures déjà, toutes les routes menant vers la Grande-Mosquée sont prises d'assaut. Même la circulation au niveau de la rocade nord, à l'entrée d'Alger, a connu une animation inhabituelle. Autant dire que les fidèles sont venus des quatre coins du pays afin d'accomplir la prière du vendredi en ce jour historique de l'inauguration de la Grande-Mosquée d'Alger. Il a fallu dépêcher des agents de l'ordre afin de désengorger les embouteillages, rétablir la circulation et permettre ainsi aux véhicules de gagner le parking de la Grande-Mosquée. Aux alentours de la salle de prière de la Grande-Mosquée, la présence policière était au rendez-vous afin de veiller à l'application de toutes les mesures barrières de lutte contre la propagation du coronavirus. Mais la tâche n'était pas de tout repos pour canaliser les foules et l'accès à la Grande-Mosquée. Les organisateurs ont veillé à l'application des strictes mesures sanitaires, à commencer par la disponibilité du gel hydroalcoolique, le respect de la distanciation physique mais où aussi chaque fidèle devait se munir de son propre tapis de prière.
Si au niveau de certaines mosquées des quartiers populaires d'El Harrach et de Belouizdad, l'interdiction d'occuper les lieux publics pour accomplir la prière de vendredi était formelle, aux alentours de la mosquée Errahma à deux pas de la rue Didouche-Mourad, qui grouillait d'agents de sécurité, les fidèles ont bénéficié de largesses sensibles puisqu'on a permis aux retardataires d'accomplir la prière sur les trottoirs environnants. Dans le quartier populaire de Belouizdad, même un peu plus loin, Place du 1er-Mai, et comme partout ailleurs, stationnaient une dizaine de camions des forces de police. Une présence policière perceptible au niveau de toutes les avenues et rues pouvant déboucher sur le lieu de prédilection du Hirak des vendredis, la Grande-Poste.
Après la prière, toutes les rues de la capitale sont désertées. Pour le cas de la rue Didouche-Mourad qui débouche sur la Grande-Poste en passant par la place Audin, elle est carrément quadrillée. Et contrairement à l'accoutumée, tous les commerces sont fermées et la circulation automobile presque immobilisée.
En nombre impressionnant, camions antiémeute, camions cellulaires, fourgons policiers, et camions à eau sont stationnés à proximité de la Grande-Poste, qui, elle, est carrément barricadée par des policiers en visière et armés de matraques. Les piétons se font de plus en plus rares. En fait, toute personne suspectée de vouloir manifester est interpelée et mise dans un fourgon cellulaire. L'un d'eux stationné non loin de la place Audin est déjà occupé par des jeunes, vraisemblablement arrêtés aux heures de la prière, car au sortir des mosquées de la capitale, aucun incident n'a été déploré et les fidèles se sont dispersés dans le calme.
Abdelhalim B.


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